Géométries | 2014 - 20

L'Arbre Réel : "Quaternité" (2019) - "HUMA" (2020)

Les géométries sont des manières d'isoler et de conjoindre des mondes - en apparence antagonistes, en réalité complémentaires. Elles commencent toutes par disloquer une harmonie d'ensemble, invisible, afin de rendre celle-ci au final plus intelligible et préhensible - en la qualité propre de chaque "monade" ou "sphère", associée à sa nécessaire voisine.

D'une certaine façon, ces géométries - universelles - démontent une sorte de mécanique des fluides afin, par la suite, de mieux la ré-articuler et d'en glorifier le mode divinement relationnel.

Sur le plan pictural, le petit moteur de cette matrice apparaît d'abord sous la forme d'une "Quaternité" (2019) à 4 sphères - 4 acryliques sur carton entoilé (50*50) : Le Nouveau (invisible - bleu), La Vie (visible - rouge), Le Temps (immanent - jaune), La Vérité (transcendante - violette). Deux duos donc, dont la tension réciproque des pôles impulse le mouvement infini. Une immersion dans le coeur structurel, efficient, de la molécule - à 4 atomes - de l'Arbre Relationnel, dit "Réel". Molécule originellement nommée "Quadris'kelle".

Dans leur version finale, "HUMA" (2020), complétée par 2 nouveaux principes : L'Amour (synchronique - doré) et L'Évolution (phylogénétique - multicolore), les géométries se trouvent désormais définitivement composées de 6 sphères peintes, interdépendantes les unes des autres toujours selon l'articulation dynamique globale de l'Arbre Réel, ainsi précisée.

>> Philosophiquement, qu'est-ce que l'Arbre Relationnel - aussi dit "Réel" ? <<

D'abord une histoire... aussi vaste et océanique que concise et définie.

Imaginez “être” au milieu de choses qui originellement ne s’assemblent pas. Au milieu de dimensions au départ antagonistes, plus que complémentaires. Sans mélange, sans synthèse, ni résolution. Quel liant pour faire grandir tout cela ensemble, au même rythme de symbiose, dans le même fondement synchrone ? Ce qui soulève tout cela, c’est l’Amour accroché au Temps. Le Temps permet le déploiement, le développement, l’évolution. L’Amour permet le rapprochement, le couplage : l’écoute, la prise de parole alternée ou commune ; au final, la croissance mutuellement affectée.

Alors, la Vie se forme à force d’introduction du Nouveau dans la matière en mouvement. Ce lien entre l’information immatérielle “nouvelle” et la phénoménologie organique “vivante” est permis par l’Amour—inconditionnel, source de toute émergence, de toute co-constitution.

Alors, la Vérité s’introduit progressivement dans l’Evolution via le Temps. Une vérité ontologique liée à la justesse synchronistique du “tout dans le tout”—interdépendant. Son accueil dans le “présent vivant” s’ajuste dynamiquement à chacun de nos élans d’amour liants.

Alors, au milieu de “tout dans tout”, une émergence cardinale singulière : l’Oméga. Un plongeon dans l’accord primordial et final—associant primitivement l’onde cosmique au corpuscule stellaire, composant chaque formulation chimique du magma à la molécule, immergeant la structure dans la chair. L’organisation de chaque “objet” astro-physique, (sub)atomique, micro-organique, macro-formel ou -comportemental,... s’exprime énergétiquement dans l’apparition d’un phénomène tout juste naissant. Et nous, humains, nous voilà “vivants” !

[ VIDÉO - 8'05" ]
L'Arbre Réel - "HUMA" (2020).
Commissariat : Pascal Pique, Musée de l'Invisible.
Musique : Michel Redolfi, Studio Audionaute.


[ VIDÉO - 8'41" ]
L'Arbre Réel - "Quaternité" (2019).
Enregistrement personnel.

Exposition des Géométries

>> "L'Arbre réel" (2019) - "HUMA" (2020) <<
>> "Etre humain.e" (2022) <<

Cliquer sur les images.

"Quaternité" - Energeïa (2019) : 4 sphères


Les 6 sphères

Acrylique sur cartons entoilés (6 x 50*50)
Cliquer sur les images.

HUMA - La vérité, le chaosmos
Le violet et sa voie royale : quintessence des réceptivités invisibles dans le monde physique.
Le violet, c'est l'air qu'on respire, quand les évènements s'adressent à nous de manière troublante et signifiante.
A ce moment-là, nous ne faisons qu'un avec ce qui nous entoure.
Nous absorbons littéralement ce qui devient déjà "nous" plus loin.
Le “Sans-Soi“ se réalise.
Plus “je colle” en profondeur à la nature unique et multiple de l’Etre, plus ce qui est face à moi devient naturellement “vivant” en moi. Alors quelque chose de mon “petit-moi” définitivement se perd.
La dualité inhérente à mon incarnation première, se fond dans l’appel de l’Amour qui joint le Tout au Tout. L’Amour-même, “je” deviens.
Le Sans-Soi... où “je“ ne suis plus que l'Amour.
HUMA - L'évolution - la complexité
Que serait un état énergétique dit "évolué" ? Existe-t-il une possibilité de manifestation parfaitement médiane et équilibrée entre le statut de matière et celui d'information ? Une émergence énergétique donc, balancée entre l'opacité et la lumière, l'ombre et la transparence, le consistant et l'aérien, l'invisible et le coloré. La couleur, c'est notre monde. L'invisible est celui que l'on rejoint—selon une formule encore à découvrir, une morphose encore à explorer.
Ici, les mondes s'encastrent et se répartissent sans totalement fusionner, créant une impression de déploiement harmonisé. Il y a co-émergence, ré-intégration, sans complète disparition des structures initiales. Tout coexiste avec tout. Les micro-particules se répondent l'une l'autre, et l'on ne sait plus de quel côté de la ligne de crête on se trouve : dans le concret ou bien dans l'immatériel. La contraction au centre se fait dans l'intrication des dimensions. Quelque chose alors "apparaît" de l'ordre d'une résolution entre les forces et les attractions en présence. ...
HUMA - Le Nouveau, l'altérité
Le bleu et ses fins triangles, saillants et coupants ; gelures brûlantes, saignées vivantes.
Le bleu des âmes transperce comme des pics d'eau glacée ; rapide, brusque, souple et léger, il nous effleure ou nous griffe simplement.
L'altérité vient nous faire du bien à force d'avoir mal.
Elle nous force à nous expanser au lieu de nous diminuer.
Je me lie... à “mon manque”.
L’attraction Tao me conduit à désirer ce qui “n’est pas moi”, mais qui aussi “me ressemble”, car je suis compatible avec ce qui “me complète“.
De l’extérieur de moi-même, je me parachève, tout en me déclenchant activement à l’endroit-même de la possibilité de mon évolution.
J’entre dans la perception connaissante— réflexive et périphérique. J’évolue, en conscience.
HUMA - L'amour, la synchronie
Comment inspirer, faire ressentir, le solaire ? Ce qui réchauffe au coeur d'une douce fusion, ce qui brûle au fil d'une douloureuse caresse, ce qui creuse tout au fond de l'abime et des cieux, ce qui crée dans son creuset l'harmonie de tout avec tout ? Qu'est-ce qui veut bien s'unir, s'ouvrir... pour un lien discrètement tissé, une résonance essentiellement épousée ? On ressent ce qui nous anime : d'où cela vient en l'autre—depuis lui en nous, et la manière dont cela circule, s'installe et habite nos territoires co-existés.
Cette lumière, ce sirop, nous traverse et nous cajole voluptueusement : ses grains fins en nous spiralent rythmiquement. Chaque enroulement appelle en nous un râle profond venu d'un souffle sans vie d'ici. On se prolonge dans la mousse des origines, on s'enracine dans ce qui ne risque plus un jour de ne pas y être. ...
HUMA - La vie, l'égo
Le rouge et ses cellules, grosses, pleines et sirupeuses ; textures agglutinantes, développements lents.
Le rouge nous stoppe dans la terre : nous pèse et nous engonce... dans nos corps à l'arrêt.
On n'y inspire que rarement, la matière trop dense faisant obstruction.
Quand on expire, c'est qu'on crache nos démons.
Je suis... “moi”.
J’ai le sens de ma personne, de mon unité, incarnée (ou non), mais circonscrite et donc différentiée des autres unités.
Mon égo me rend vivant(e) et autonome. Au sein de mon environnement, il me permet de relationner avec ce qui, de mon point de vue, se nomme “altérité”.
Je m’ancre dans la matière... et, inexorablement, dans sa part de réactivité et d’ignorance.
HUMA - Le temps, ce qui porte
Le jaune et son grouillement de petits corps oscillants ; enveloppement chorégraphié, vibrations synchronisées.
Le jaune chauffe et fusionne nos différences dans le chaudron du dansant ; il les propulse en avant dynamiquement dans le temps.
Nous sommes entiers et ardents : notre souffle est haletant.
L'antre de notre feu, sacrée, nous procure la joie d'être en cet instant.
Je me dissous... quand je danse ma synchronie “corps-esprit“.
Entre moi et l’autre, il y a cette zone d’inconfort fluide et indéfinissable—qui ne correspond ni tout-à-fait à lui, ni tout-à-fait à moi. C’est un laisser-aller “sexué”—qui glisse tout dans tout, dans l’intégration des contraires.
Ma conscience devient “présence”. Plus j’intègre ce qui me rencontre, plus “j’existe“ peut-être encore, mais cette fois, réellement pour ce qui m’absorbe et Qui-Est. ...

Facebook Live - en amont d'une lecture publique à l'Espace Topographie de l'Art, dans le cadre de l'exposition "Energeïa", le 21 12 2019.
Musique : Michel Redolfi. ("Labo_CorpsMental" - Mexico 2009)

Les mandalas

Acrylique sur cartons entoilés (50*50)
2014 - 2019

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