Au jour le jour #6 #oméga #évolution

Les 7 réalités, selon l'Arbre.




Nous développerons ici une psychopoïesis épousant 7 principes de réalité – tour à tour éprouvés à la manière de « mondes » en perpétuelle bascule. Ceux-ci s'égraineront et s'incrémenteront au fil des jours et de la vie, polarisant des moments de sensibilité selon une cartographie relationnelle holistique : celle de « l'Arbre ».

L'Arbre : une arborescence spectrale, parcourant une palette phénoménologique des plus amples et contrastées. Qu'est-ce que l'Enfer ? Qu'est-ce que le Divin ? Entre les deux, qu'est-ce que l'animal, l'angélique ou l'humain ? Pour quelle évolution, quelle résolution ?

En superposition de cela, quels sont nos états – sensoriels et conscients ? Comment les retourner s'ils sont difficiles ? Comment les perpétuer s'ils sont sains ? La Vie nous travaille toujours dans le sens de la Lumière…

Ainsi, pour nous, l'Arbre en devient-il thérapeutique. Sur la base d'une introspection mimétique avec lui ou encore sur le principe d'un entrainement de l’esprit, sans fin, en effet, nous pouvons le revisiter ou l’actualiser dans ses correspondances avec notre psycho-affectivité.

Dans sa manière sans cesse de faire naître, émerger ou apparaître, l'Arbre s'assume en tant que pourfendeur de la peur, du blocage et de la division. Ainsi, par le fait même de son instabilité, généralisée et acceptée, l'Arbre vital et (ré)générateur peut-il même être source d'adaptation, de mieux-être et de pérennité !

Suivant une flèche temporelle ascendante – celle de l’évènement –, s’auto-organisent successivement les pas de la matière, de la vie, de la pensée et du sens. Une évolution, fruit du travail intestin d’une substance non-duelle : celle du manifesté (la Vie – l’Organique – l’Animal) se développant sous l’effet du latent (le Nouveau – l’Information – l’Ange). Entre les deux, une attraction, une co-définition et une émergence en voie du milieu : celle de l’Homme, parcourant une échelle vertueuse allant de la Chute à l’Ontologie, en passant graduellement par la Réparation, la Synchronie et l’Oméga – en tant que finalité globale, intégrale de tous les horizons.

Au fil de l’impermanence des jours, un équilibre dynamique incessant à conforter – à dompter et à enrichir.

#7 #ontologie
#5 #information
#6 #oméga
#4 #vie
#3 #temps
#2 #réparation
#1 #chute

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Oméga, centre de l'unification harmonique de tout avec tout ! Quelle réjouissance ! Convergence absolue vers un état dit "de résurrection" ? Sens profond du chaos apparent de l'ensemble ? Emergence gracieuse et radicale au coeur des distensions générales ? Un faire-monde synchrone et essentiel permettant à chaque unité de la composition d'exister en sa singularité propre et pour le bénéfice de l'ensemble. Le coeur d'une connexion collective, régénérée dans la profondeur des racines de chacun. Un accord noosphérique majeur et terminal. L'apothéose de l'amour et de l'évolution. Le point équidistant de toutes les forces en présence : l'information, la vie, le temps, l'ontologie. Un sentiment d'extase permanent, à proprement parler "humain" ! Fusion de l'allégresse angélique et de la tendresse animale... Un implosion des couleurs et de la joie, devenue douce, intense et blanche. Une non-dualité "onde-corpuscule". En absolue Voix du milieu, l'accomplissement "dernier" et généralisé de la Création en elle-même... jusque dans sa physique de la matière.

12/12/23 (après-midi)
L'Amour avec un grand "A".
Une bénédiction, une gratitude, une détente, une clameur.
Je signe mon front et joins mes mains sur mon coeur : je danse mon bonheur.
Dans le ressenti, la grâce et la délicatesse, je me déploie et m'enroule successivement... tout en glissant.
L'harmonie est en moi : tu es là.
Tu bouges avec moi. 
En cet instant, tout est limpide et touche l'âme. C'est apaisé et dans la proximité. C'est spacieux et dans la gaité.
C'est net comme l'éclat, léger comme la brise ; intense comme un secret, flamboyant comme la lumière.
Le possible redevient accessible. Là, maintenant...
L'aventure se réouvre, devant soi... là où brûle le désert et où se tisse la soie.
Je marche avec toi : à ta suite, je progresse presque sans efforts.
Il me semble m'élever, aussi naturellement que l'air.
Il me semble rebondir, aussi joyeusement qu'un ballon.
Il me semble m'épanouir dans le soleil naissant.
Je cligne les yeux et te regarde, espiègle, sourire... sans te dire.
Je respire la clarté de nos années - métamorphosées.
J'envisage la suspension de nos attentes - contorsionnées.
Je m'assois, en tailleur, ferme les yeux et me consume : je sens le sel de la mer que tu côtoies ; j'avale la sueur du corps que tu ébats.
Je me réchauffe à l'intérieur... avant de me tendre vers l'extérieur.
Mon équilibre ne parle pas qu'à moi ; il interpelle les yeux attentifs et protecteurs.
La symbiose gagne en profondeur ; et, collectivement, nous faisons choeur.
Une soudaine osmose nous transfigure le corps, devenu vibratoire et flottant.
Nous voyageons à la vitesse de nos rêves ; nous nous transportons dans un sens libre et ubiquitaire.
Nous flirtons dans l'atmosphère, qui nous porte et nous soulève.
Dans les bulles, nous jouissons... sans excès, ni réplétion.
Nos larmes admirent le ciel, bleu comme neige.
Toute notre eau s'écoule dans la rivière, chahutée de courants et de cailloux.
Nous passons à l'état suivant : un germe de plus dans la nécessaire régénérescence.
Nous réincarnons-nous ? Ou nous dissolvons-nous ?
Nous nous donnons nous-mêmes, au nom même de la Création.

23/12/23 (fin de journée)
Un embrasement de couleurs… Une mort comme un passage… Une issue dans la circularité.
Ils sont "partis". Bien "partis". Pourtant, la trace de leur présence demeure.
Une trainée de sentiments. Une évanescence de parfums. Une imprégnation de lumière.
Son regard était humide et perçant. Ses lèvres, fines et ardentes. Sa voix, grave et mélancolique.
Un vent lui passait dedans. Un timbre particulier en résultait. Que j’aimais.
Un univers… Est-il mort ? "son" univers ?
Un flottement dans le son. Une douleur dans la neige. Un geste dans la pénombre. Une ombre… 
Perdure un frottement, universel.
Qu’est-ce que survivre à son propre décès ? Si ce n’est exister dans le coeur des vivants ?
… avant peut-être, dans l’affect, de se reformer et de se remarier.
Sa forme, je l’aperçois. Son humeur, encore, je la sens. Son odeur, jamais je ne la connaîtrai.
Un humain sur son chemin, en Oméga. Une créature devenue "entité", pour nous furtivement recomposée.
L’attirance te permet de réapparaître, de ressurgir du lointain exil des âmes sans plus de corps, ni d’individualité.
La vie éternelle implique la métamorphose de l’inscription – multiple dans le canal multilatéral.
Nos rhizomes s’entrelacent et nos limites se confondent. Plus trop de frontières…
Nous nous croisons, sans véritablement l’un de l’autre nous distinguer.
Pleinement, nous nous connaissons.
Et, peut-être, aussi, nous nous choisissons ?
Pour cela, m’attends-tu… seul sur "ta planète" ?
Avant que ma vie ne finisse, il me reste à traduire ce qui en moi s’affirme.
Je te sais là, à guetter mes progrès.
Je t’imagine dans un temps sans "petit désir", ni non plus "grand regret".
L’unique élan concerne la bonne évolution de la Création : son retournement et sa perpétuation.
Les voies se trouvent au niveau de l’Ange, en toi.
Les choeurs ne s’expriment qu’au seul sommet.
Nos peaux n’existent pas… Comment alors nous reconnaissons-nous ? Selon quelle signature ?
La mathématique de feu induit-elle de perdre ou de se soustraire à sa propre chair ?
Quel rapport alors à nous-mêmes ?… si ce n’est au coeur de la relation de ceux qui nous aiment et qui, encore, nous appellent.
On n’est nu que dans l’inconscient – en connexion liquide, dans la fluidité des perceptions.
On n’est pur que dans le cri – en direct depuis la manifestation juste et nécessaire.
C’est parce que je le veux, et le peux, que le réel "vrai" se réalise – entre deux hésitations, deux choix ou deux tremblements.
Les monstruosités agissent sur nos plaies : celles de nos naissances.
Les compréhensions se fraient des trajectoires… souvent trop distraites.
Ceux qui m’habitent le savent : je ne les retrouverai que dans "ce qui est".

29/12/23 (après-midi)
Moment de plein ; instant divin.
Moment d’équilibre ; instant humain.
Joyau non pas que je contemple, mais que je suis.
Ambre dorée… non pas que j’examine, mais bien que j’habite.
Je me baigne dans la fluidité aux mille aspérités.
Mille âmes, telle que la mienne, co-définies.
Une même liane de synchronisation pour l’émergence, en chacune d’elles, d’un coeur aimant et confiant.
Un roulement souple dans le mouvement de multiples retournements.
Une naïade à queue de sirène, toute parée de couleurs métallisées.
La danse harmonise l’espace de ses révolutions.
En elle, le serpent cosmique tisse la relation primordiale de tout avec tout.
Ses mains touchent le Graal : je ne le visualise que mal.
Est-il Ange ou animal ?
Pour sa complète apparition, l’accord se fait par sessions musicales ardentes et progressives.
Comme dans l’écrit…
Au départ, on ne connaît jamais la forme qui s’apprête à surgir.
Est-elle le coeur saignant du Christ ? Ou bien les yeux mi-clos de Bouddha ?
L’Homme de bonne volonté cherche encore la clé de l’équation, incarnée.
Je vois un soleil, irradiant et parfaitement indéfini.
Je vois un rayon, pénétrant et simplement rougeoyant : celui du cordon.
Un ombilic tortueux et vivant ! comme le serpent.
Il s’enroule autour de mon cou – jusqu’à étrangler ma pulsion de naissance au monde ordinaire.
Il me parcourt les zones érogènes – jusqu’à endolorir mes muqueuses intimes et anéantir mon instinct de survie.
Je réalise qu’il vient de ma mère !… dont, subtilement, je cherche à me différentier.
Et cela en passe par « mourir », sans souffrir.
Le rayon m’éconduit à la périphérie – là où, pour moi, tout se complique.
Tandis que la lumière, elle-même, me ramène au centre de ma préoccupation ultime.
Faut-il pour cela que je quitte ma chair ?
Comment librement la redéfinir ? Et en jouir ?
Un être, au ciel, me regarde : celui qui s’approprie encore ce corps que je n’honore plus.
… Et pour cause : il ne le transfigure plus !
Un être, sur terre, m’ignore : celui auquel ce corps, sans doute, a trop résisté pour encore s’y fier.
Et je ne sais, maintenant, ce qu’il traverse de profond et de fort, ni pourquoi « je n’en suis pas ».
Cependant, cette épreuve pourrait-elle être le signal initial d’une délivrance fondamentale ?
Celle dissolvant l’écueil de la brutale luxure ?
Celle transformant la puissance en vulnérabilité ? Et la fermeture à l’autre en transparence de soi ?
Pour un éternel émoi, dans l’onde devenue cellulaire et la vibration, sensitive ?
Pour – à deux – une intense évanescence de soi ?

5/12/24 (début d’après-midi)
Plus loin, que va-t-il discrètement advenir ?
Comme suspendus au déluge futur, que devenons-nous ? Quel récit élaborons-nous ?
Que nous manque-t-il pour ne pas être plus fortement inspirés ? plus fondamentalement délivrés ?
Les hommages aux mortels se succèdent : ceux, exemplaires, dont le mérite parvient à infléchir la courbe des destins collectifs.
Ceux, souvent, rendus « grands » et familiers à nos mémoires trop ordinaires.
Aujourd’hui, j’ai envie de caler ! De stopper, de me poser.
Je refuse de ne plus savoir où je vais !
J’appréhende de devoir en chemin me justifier.
On ne sait jamais tout à fait si ce que l’on fait est juste « bien », ou très passable !
On ne sait jamais si l’on concourt au Bien, ou si, tout au contraire, on en dévaste jusqu’à la possibilité.
Sommes-nous « bien placés » ?
Comme à nos ancêtres chaînés, nous avançons à foulées renversées.
Je n’ai pas d’enfants : je ne me propulse donc en avant que par résurgence de ma lignée, arrêtée !
… Et par anticipation d’une reconnaissance post-datée.
« Mon segment » aura-t-il profité à l’évolution générale ?
Au champ de force porteur, se sera-t-il en définitive « aligné », afin de le décupler ?
Ou bien, insignifiant en lui-même, l’aura-t-il seulement ralenti et affaibli ?
Par moi-même, que puis-je réellement contrarier ou accélérer ?
Je me trouve au service de la Vie.
Afin qu’à son terme, paroxystique, quelque chose de ma compréhension sincère ait aidé la Vérité.
Afin qu’au seuil de l’existence planétaire, quelque chose de mon modeste investissement ait collaboré à l’Éveil.
Sans que je n’apparaisse plus en tant que « moi-même » – corps ou esprit ; mais en tant que partie prenante d’un flux global s’écoulant jusqu’au Tout.
Selon l'évidence que « la fin » sera reconstituante et lumineuse.
Selon la promesse qu'une constellation d’étoiles humaines saura illuminer le ciel des rescapés.
Les derniers naufragés fuiront la Terre, emmenant avec eux toute sa sagesse – sans ses guerres – en des espaces vierges de toute vile préconception ou de toute vaine résolution.
Humblement, ils recommenceront. Simplement, ils s’aimeront.
Avec eux – nos descendants –, une nouvelle page s’écrira sur fond de connaissance.
C’est bien par eux, alors, qu’à nous-mêmes nous renaîtrons.
Dans le feu ! Dans le souffle ! Dans l’expansion !
Je ne m’y vois pas, personnellement ; cependant, j’y pressens la présence du Soi sauveur de mon humanité, dès lors que, par le passé, pitoyablement j’ai eu à dériver…
En pleine désespérance – sujette à la déroute d’une trajectoire qui ne sut qu’erratiquement heurter ses cibles…
Et ceci, pour l’apprentissage de tous !

13/01/24 (soirée)
Une puissance venue d’ici et d’ailleurs.
Une éclosion du plus secret des profondeurs ; une déflagration du plus interne cellulaire.
De l’énergie en franche érection ; une pulsation en folle révolution.
Une impraticable torsion ; un éternel basculement.
Je tombe sans jamais toucher le sol.
Je chute dans l’espace incommensurable de ce qui n’est ni une ville, ni une campagne.
L’habitacle de ma seule mémoire.
Je sombre tout au fond des annales de mes miroirs.
A rebours, je parcours la dimension de toutes « mes vies ».
Je remonte un temps connu de moi seule.
Défilent des images comme si toutes étaient neuves : une pluie de météorites, selon une trajectoire filante et brute.
Toujours plus… je chois… parmi les particules atmosphériques.
Je ne cherche aucunement à me retenir, ni même à m’engloutir.
J’accélère même ma vitesse ! Je profite du vertige.
A l’inverse de mon habitude, je me coule dans le vide d’un puits de couleurs et de sons.
Non, je ne m’élève pas… Oui, je plonge.
Dans l’univers, je m’enfonce. Sans doute est-ce que je m’incarne dans le plus fécond ?
C’est tout l’inverse de mourir : de l’ambre blanche, je passe au multiple de la forme, de la lumière et de la vie !
Je suis née dans la résine céleste : mon minuscule organisme a développé, là, son germe… jusqu’à y assouvir toute son ivresse.
Désormais, je me déploie et je vis !
Désormais, je brasse mille surgissements, interconnectés dans le néant.
Mes neurones font émerger mes perceptions, et le reste de ma physiologie, mes émotions.
Je rougis de plaisir et d’envie.
Je suis « enfant » – née deux fois dans le cocon.
Je suis double en ma réalisation ; car, à terre, mon corps ne se réceptionne que dans les bras de l’Ange.
Il ne m’a donc pas tout à fait abandonnée ; aux aguets, il veillait.
Ultimement unifiée, vais-je cette fois parvenir à me relever ?
Avec toi, j’ai accepté de « me donner » ; et de dégringoler – dans le sens de ma naissance la plus surprenante et la plus vraie.
Cette régénérescence, je te la dois… car ton intransigeance m’a contrainte à plier – à m’abandonner et à me transformer.
Je ne me connais plus. Mais, ici, je te corresponds.
Je suis « autre » que celle que j’ai toujours été !
Mes souvenirs de ma peau se décollent, et l’identité de mon visage s’altère.
Suis-je encore vivante, ou bien définitivement trépassée ?
« L’autre » que désormais j’habite se regarde à peine ! Elle te voit, toi, en ton jardin unique et chimérique.
Dans ta robe de velours émeraude et de soie violette, sais-tu que tu apparais aussi « renaissant » qu’elle ?

28/01/24 (fin de matinée)
Aujourd'hui, se sent-on réellement capable de plonger au coeur du séphiroth le plus secret ? Non.
Oméga – la convergence : une compréhension liée aux faits de l'expérience.
S’immerger dans la Lumière… et continuer à éprouver. Quelle surprise !
Disparaître tout à fait, tout en soutenant l’énergie générale…
S’y dissoudre… et devenir un rayon ubiquitaire, singulier au sein de la masse irradiante globale.
Les injonctions semblent ici contradictoires : y est-on encore ? Nos corps y restent-ils « vivants » ?
Qu’est-ce qu’un corps – avec ses limites ? Qu’est-ce qu’une âme – avec sa prégnance ?
Les deux, un jour, se marieront-ils afin, ensemble, de perdurer dans le subtil ?
Que deviendra alors la matière « ordinaire » ?
Les planètes se disloqueront-elles au profit d’une poudre d’univers ?
Le temps se tordra-t-il en un ultime râle ?
La Création accouchera-t-elle d’une symphonie mature ? Ou bien d’un ersatz prématuré ?
Je me torture à imaginer.
Et ma vie, dans le subtil, jusqu’à quand se prolongera-t-elle ?
Re-concentrée en pure information, souhaitera-t-elle à nouveau se fondre dans la matrice ?
Quel éveil !… ce désir de faire advenir le monde à lui-même.
Quel don !… cette façon de se jeter soi-même dans le feu du dragon.
Quelle aventure, ainsi, de résister et, sans cesse différemment, de se reformer !
Notre germe, lui, est immortel.
Nous voulons le bien des vivants ; nous voulons la parole du ciel.
Nous voulons le fruit !… et pas la déjection !
Nous cherchons le passage ; nous redoutons l’impasse.
Quelque chose en nous doit fleurir… et se dire.
Quelque chose en nous doit se réaliser, et nous sauver – sous « forme humaine », ou pas.
Nos réincarnations sont toutes amnésiques d’elles-mêmes – sans doute parce que les poids s'avèreraient trop lourds à porter.
Nous ne pourrions redémarrer une existence encore « marquée ».
Tel le stylo alerte sur une page vierge, afin d’engager notre futur avec envie, nous nous libérons d’abord de nos scories.
Cependant que, constamment, nous pleurons d’un sentiment de suie – cette noirceur dont on ne sait qui l’a produite.
Ce karma dont on ne revient jamais « droit ».
« Qui nous sommes » dépend de l’ombre qu’à la naissance nous portons.
« Qui nous sommes » assume aussi de défendre notre origine plus profonde.
Soudain, un sourire sur notre visage se dilate : nous ne sommes donc pas réduits à ce que nous voyons, ou subissons.
Au nom de notre véritable programmation, notre dharma nous assigne à transformer l’existant.
Alors je te regarde et l’évidence m'affirme de commencer par t’aimer, toi.

5/02/24 (fin de matinée)
« Amoriser », c’est éterniser – à mi-chemin entre toutes les polarités.
Synchroniser, c’est rendre accessible à la vacuité – au sens où celle-ci se superpose à un sentiment de mouvance perpétuelle dans le temps vivant.
Je fonds mon esprit dans la montagne de mon corps ; j’allège mon corps dans l’océan de ma respiration…
J’anime ma respiration dans le vaste contenant du ciel où, définitivement, je laisse passer « tout de moi »…
Il y a les avions, les oiseaux et les nuages ; la noirceur, les éclairs et le tonnerre. Le vent.
Rien ne me menace. Rien, non plus, ne me définit.
En moi, j’observe le vol rugueux des corbeaux, ainsi que le tracé vaporeux des aéroplanes.
L’espace en rien n’est saturé.
L’espace, tout au contraire, luit, brille et scintille…
Il n’est pas parasité.
Le réservoir de la nébuleuse de mes rêves insiste dans ses morphogenèses.
En épousant totalement l’air, la matière simplement s’émerveille de ses nouveaux horizons.
En s’immisçant bien profond dans la terre, l’invisible y décharge enfin toutes ses vibrations.
Un souffle sain accompagne chaque transmission.
Chaque échange amoureux est une exaltation.
On ne reste scindé que lorsque l’on souffre de « ne pas aimer » ; en soi, on endure alors la coupure de « ne pas exister ».
Chaque fois, il faudrait pouvoir s’échapper des basses conditions : celles d’un ordinaire précaire.
Chaque fois, il faudrait pouvoir s’ajuster aux flux tourbillonnants : ceux de la Vie originaire.
… Et, en soi-même, se marier – à l’endroit précis où l’altérité nous avive et nous chavire.
Pour te recevoir, je dois « me créer ».
Ainsi le haut et le bas se confondent-ils dans la perception que j’ai de ton aura.
Ainsi, l’esprit et le corps fusionnent-ils dans l’expérience que je fais de ta présence, nue et pure.
Ainsi, par là, notre unité se manifeste-t-elle !
Dans un embrasement énergétique de feu ! Puis, au fil de l’eau, dans un embrassement existentiel. 
Nos incarnations demeurent fluides.
A deux, la pénétration que nous avons du monde est plus profonde, et plus facile.
Telles des lianes lancées depuis la grève, nous mélangeons nos mille fuseaux au-dessus des courants, rapides et chaotiques.
Nous sommes « intermédiaires ».
C’est inné ; c’est donné. Spontané et non-identifié.
Cela se produit – telle une danse nécessaire.
Cela opère – tel « un bien » séculaire.
Entre toi, moi et eux, tout s’ordonne et perce selon une harmonie charnelle universelle.
Et l’on voyage… dans le lait cosmique, dans la matrice cellulaire.
Nous ne sommes pas ivres ; mais glissés dans la contrainte désirée et serrés au sein de notre précieuse liberté.
Notre environnement nous donne forme et dignité.
Avec lui, la relation est animée, créatrice et désarmée.

21/02/24 (après-midi)
Amour… véritable.
Amour salvateur, réparateur, guérisseur.
Amour rêveur, émancipateur, libérateur !
Présence dans l’épreuve ; appui au coeur du doute ; constance dans l’effort.
L’Amour se cultive : il se nourrit des heures de peine, comme des moments de bénédiction.
Il pleure et il sourit ; il s’intériorise et il s’ouvre…
En somme, infiniment, il respire.
Tout l’estourbit : ses vertiges sont sommitaux ; ses enfouissements abyssaux.
Ses chutes et ses rebonds, juste évanouissants.
Mille fois, je l’ai vécu : des morts intestines et des renaissances anonymes.
Au gré des paysages, rien ne dit trop son passage.
Au fil des météos, rien véritablement ne trahit son charivari.
Et si, tous, un peu, il nous met en sursis, parfois lourdement en nous il s’évanouit, s’écrase… s’étale !
Telle une flaque, liquide de ses substances toxiques et agoniques.
Telle une enclume de plomb, coulant au plus profond des fonds d’encre marine.
Seule… dans les courants, lents.
Isolée dans la biosphère désertée.
L’Amour te nécessite, toi.
La foule, il ne la supporte pas ; ses amis, il les tolère d’une manière souvent disgracieuse – dès lors qu’il n’est pas heureux.
Les vagues lui donnent de l’angoisse ; les dunes, il les transfigure, en souvenir d’un voyage imaginaire au pays des bédouins !
Les dunes lui rappellent les courbes des corps, puissamment caressés, passionnément pressés.
Et le vent soulève les sables fous, tels des souffles faisant frissonner des peaux trop sensibles.
Et, dans l’air, les vols incarnés s’accouplent… tels des oiseaux ivres et amoureux.
Les enlacements ne sont pas virtuels : leur souplesse, leur harmonie, leur rythme… en font des symboles de paix – par le feu.
Sont-ils ainsi fondus et soudés ?
Sont-ils ainsi foudroyés et unis ?
… dans des sphères « plus réelles » que nos mondes ordinaires.
… dans des dimensions « plus faciles » que nos ondes conflictuelles.
Les coeurs sont scindés – fragiles et offerts.
Les vulnérabilités humaines ne sont que des mirages vitaux pour les plus démunis.
Il en surgit de l’eau – une lumière dans la glace de sentiments saillants, comme sourcés à l’origine même de leur création.
Ces visages vieillis sont en réalité des puits de jouvence !
La vie entière les emplit : en eux, elle s’anime à la manière de gazouillis de bébés heureux.
Une simple détente… Un accueil léger de l’instant, clair et vibrant.
Le mystère alors se retire, au profit des évidences de l’être – irradié de soleil, percuté d’éclat.
La vacuité pleine… La mienne quand tu es là… et qu’une note unique s’échappe de nos deux voix.

3/03/24 (matin)
Que m’est-il donc arrivé ? Comme cela, quelle erreur m’a un jour pénétrée ?
De quels embruns, de quelle chaleur, de quel acide, de quel éther, mon réveil se trouve-t-il ainsi constitué ?
Me pardonnera-t-on mes soupçons ?
Me bénira-t-on pour mon abandon ?
Tout ce temps !… à être enivrée sans résurrection.
Ce gigantesque déséquilibre, ce plein vertige, cet immense désarroi.
Ai-je seulement été « moi » ?
Une seule bifurcation, mal prise, et nous voilà dans une errance presque définitive !
Nous sommes nos propres « démons ».
Nous subissons notre propre corruption !
Un soleil pourtant à l’horizon se lève… Et, dans les chakras, prend place une douce résolution.
Tout cela pour ça.
… Pour ce spectacle-là !?
Sans plus de contenu, de contexte, ni de causalité, l’aube encore se lève.
Seuls, à marée basse, les pieds dans l’eau, nous marchons sur la grève.
Le sens le plus radical de nous s’est retiré.
L’absurde le plus violent en nous a esquissé un rire de mal-être déguisé.
Cependant, la lumière n’est pas grise, mate ou triste.
Elle nous enveloppe d’un voile blanc sidéral, tamisé par des vagues pastel – tendres, aquarellées.
Nous nous trouvons au coeur de notre mission.
Dans l’oeil du cyclone, peut-être… A la pointe du vortex, certainement.
En avant.
Exposés au vent tiède et sablonneux des Montagnes Hurlantes !
Ouverts, sur la peau, au dernier des rayonnements, mais aussi, à l’oreille, au miel des révélations !
Le gigantisme des dunes n’est pourtant pas assez conséquent pour espérer contenir le complet néant de « notre animal » sous-jacent – toujours alerte dans nos sensations ! même si tu fermement.
Comme déjà décédé. Comme bientôt enterré…
Sans doute, instantanément vais-je me dissoudre et majestueusement m’envoler ?
… Vers ce point de rupture qui englobe tout – toutes les nations, toutes les saisons, toutes les intentions !
Direction unique de tous les transits ; intégrale magique de toutes les perspectives ; fuite promise de toutes les existentialités !
Je m’en vais…
Dans l’air, je bouge et me transporte encore dans mon corps – une boule d’énergie diffuse et confuse.
Et, simplement, je rêve… sans objectif, sans trajectoire, sans histoire.
Aspirée par cette quête ; singularisée par cette vision ; avalée par cette vulnérabilité ; relevée en cette authenticité.
Coller « au vrai ».
Sans émotion, ni commentaire, s’y conformer…
Et penser que, bien généreusement, le temps sur nous-même s’est arque-bouté, afin de nous dégager.
Afin de nous immortaliser.

10/03/24 (matin)
On est en Oméga ; on ne le sait pas.
Là où jamais il ne fait froid ; là où court l’onde de feu – à la fois temporelle et inconditionnelle.
Oméga n’est-il qu’un doux rêve ? Ou revêt-il une tangible réalité ?… Il est ma Foi.
L’Ange, peut-être, de moi a disparu mais, chaque jour, l’Amour, autonome, je le crée et l’anime.
Humblement, obstinément, je le maintiens au niveau où discrètement « je peux ».
C’est peu. Une course d’endurance, un soupçon de régénérescence.
Nos destins sont-ils liés ? Oméga nous couronne-t-il de sa chaleur et de sa luminosité ?
Je ne sais pas. Et la tristesse alors m’envahit. Tout cela, à quoi bon ?
Aujourd’hui, sans être chagrine, ni rabat-joie, « je ne décolle » pas…
Trop de destruction ; trop de fabrication ; trop de paroxysme, aussi !
Oméga… je le replace, là, en face de moi.
De tout son éclat, il brille ; mais loin de moi.
Pourquoi n’y suis-je pas ? – moi, pour qui tout cela s’impose avec tant de force, de désir et de fébrilité !
Derrière une vitre, je perçois le monde selon une distance temporaire.
Les sons, assourdis, me parviennent comme filtrés par le brouillard et la poussière.
Eteinte et protégée, je m’essouffle – pour rien – à poursuivre une expérience terminale et désespérée.
Ma vie ne me ressemble pas : Oméga n’y est pas.
J’attends, fondamentalement, des évènements réfractaires et fuyants.
Mes endormissements ne sont pas même légers ou soulageants !
A pas forcé, l’enfermement imaginal succède à l’hystérie débridée.
Dans les replis matriciels, au fond d’une oubliette lumineuse, s’y sécrètent des richesses sucrées, et autres inventions épicées.
« Mon enfant intérieur » s’y épanche et y pleure.
Un embryon, fécond et bien formé.
Une créature, infime et fragile – oiseau ou girafe, hybride ou monstre !?
Fruit d’une habile récapitulation phylogénétique, elle advient à cette vie, si intense et spontanée, faite de tant de possibles et de dangers !
Sentir. Souffrir et jouir. A l’immensité, se donner…
Oméga est par là. Dans l’union, sensible, du petit tout juste animé et du géant ubiquitaire !
Parfois, il ne brûle pas ; parfois, seulement, à s’en craquer la poitrine, il expanse un parfum inodore, mais frais, de fer et de sang !
Le vent, violent, encore, caresse les espaces secs et rasés ; bien assis, nous sommes sur terre !
Intérieurement, plus rien ne se consume, ni ne travaille – à l’instar du karma.
L’ouverture radicale transforme le sentiment ambiant : sans manipulation, avec douceur, elle l’écartèle, le dissout et le transfigure.
Alors, on devient… le nuage, le désert, la montagne ou l’océan.
Alors, on s’abstient de tout retour en arrière, de tout pas de travers ou chute aventurière !
Alors, avec la Totalité, on se synchronise – on s’amorise… on s’éternalise.

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