Coeur-mandala - 16 déc. 25

Recueil "Hors-monde". (rêve et poésie)
Chapitre 42.

Des mots rapides, comme au fil d'un flux-vidéo.
Où il est question du rapport entre la fragmentation et l'unité.


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Il est des sujets instantanément qui vous stimulent

Vos neurones se déplient et se tendent ; vos cellules gonflent et moussent

S’incarner revient-il à se diviser ? à faire l’expérience de l’équivoque alors même que l’on n’aspire qu’au « un » ?

Cette polarité nous crispe-t-elle dans l’invariant rigide ou, bien au contraire, nous enfonce-t-elle dans l’impur vaseux ?

Entre les deux, l’homme est sincère…

A-t-il le choix ? Et conçoit-il cette indécision comme une liberté ou comme une prison ?

Comment de la phénoménologie, complexe, chaotique, émerge l’ontologie essentielle, vraie ?

Comment de la vie, et de son imprécision, naît l’immuable comme sentiment ?

… à la fois comme question et comme assurance

On « est » pour aimer – comme une nuée ou comme une flèche

Fébrilement, on se suspend au-dessus de l’inconscient et, peut-être, on ose creuser dedans

Dans ses chambres obscures dort « l’information » – karmique, charnelle, émotionnelle, mémorielle

Le labyrinthe est gigantesque, mais ne demande qu’à être ouvert, comme épanoui

Les remontées corporelles nous éclairent et débloquent les engrammes nécessaires à la vision, et à sa sensation

Chaque incarnation est une opportunité de fouiller dans les caves humaines, transgénérationnelles, afin de les éveiller, les aviver, les illuminer

… car, à ce stade, la conscience n’est qu’un rayon apte à métamorphoser ce qu’il rend énergétique et, par là même, intelligible

On s’y découvre « multiples », déroutés souvent par la diversité de nos attachements

De quelle manière alors les synchroniser afin de se sentir unifié et dégagé des états les plus intermédiaires ?

Le moment de l’élection demeure un paroxysme de mystère – une grâce ou une bénédiction

Cependant qu’au sol, nécessairement, des fragments retombent et que, pourtant, tous doivent être « sauvés » !

Comment ? Et selon quel mérite ?…

En soi, les co-existences font-elles absolument souffrir ?

… et les amours se contrarient-ils au point mutuellement de s’annihiler ?

Chacun ne peut-il trouver sa juste place – sa forme réelle ?

Donné au monde, on tente de stabiliser une condition qui alors n’épousera jamais « le Tantra » – et sa réversibilité insensée

… par-delà le bien, le mal, les jugements et les appréciations

Tout devient « connaissance » au sein de l’expérience

Tout est dans tout, se loge dans son contraire et advient du frottement

Restent les choix que l’on a à faire…

Afin de finir par apparaître dans l’éthique naturelle d’une certaine sagesse sont-ils néanmoins, au départ, à ce point conflictuels ? Oui

Méditer, c’est laisser se déployer les phénomènes tels qu’ils transitent en eux-mêmes

Tels qu’ils se chargent et se déchargent, se roulent, se plient, s’interrogent et se transforment

Tels qu’ils circulent dans nos veines et s’y canalisent dans leur être véritable – même transitoire

Là réside l’inconscient émergeant, à fleur de lumière, dans la brèche de ce qui est présent… réellement

Pour collectivement progresser, chacun se doit d’assumer sa propre part de dévoilement – pour lui-même

… ainsi que dans un complet remplissement par l’autre

Car ce qui résiste au temps, à l’empâtement ou à la mort, c’est l’entre-deux

Cet Amour qui échappe à l’entendement et qui traverse ce qui ne demande qu’à être lié… à vie

Sa texture peut être celle d’un grain solaire, mais aussi celle d’une transparence astrale

Elle n’est pas fixe, mais « relationnelle » ; elle bouge et, au fur et à mesure qu’elle s’approfondit, s’élève

Les énergies sont comme les pensées : diffuses, elles se dissolvent d’elles-mêmes pour laisser place au Nouveau

… qui, à chaque tour de roue, est susceptible de renforcer son tracé, ou bien de l’effondrer

Qu’est-ce qui surgit maintenant ? Autour de quel axe les récurrences se précisent-elles, ou englobent-elles ?

Pour faire exceller quel Dharma – chemin existentiel ?

Tout peut-il encore s’anéantir ? ou encore plus fort se régénérer ?

Tout est « travail », sans achèvement véritable

Tout est « sentier », sans sommet avec lequel composer

Aussitôt arrivées au plus haut, nos chairs s’ensanglantent d’humanité et chutent à nouveau dans l’épreuve féroce

Ce qui se vide se remplit aussi en son complémentaire, tout à la fois ami et adversaire

On œuvre chaque fois pour le Tout

A nu, on se désarme… non pour avancer, mais pour plonger dans l’épaisseur du réel

Est-elle structurelle ? Oui, en même temps que simultanée ; du point de vue de l’âme, nous fait-elle alors dégringoler ?

Tout ne se vaut pas : notre effort est toujours là… à nettoyer l’ombre et la culpabilité de nos fossés

… ainsi qu’à rendre l’évidence plus familière

Le limpide synthétique de l’image, jusqu’à son plus menu détail, nous rend contemplatifs et raccords au présent

… qui, tel un flash, se noie alors dans l’éternel atemporel

A soi-même, jour après jour, on se le doit

Pour l’autre, fouler un fil fragile afin qu’en lui-même lui aussi devienne attentif et, peut-être, pleinement percevant ?

Anika Mi (16 déc. 2025)

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