Mon rapport à l'Invisible

Qu'est-ce que l'Invisible ?

Ce qui se dérobe au regard, à la perception par la vue. Par extension : ce que l'on ne peut rencontrer, toucher ou saisir. Et par extension encore plus large : ce que l'on ne peut pas même intuitionner, définir ou, encore moins, expérimenter.

Alors, l'Invisible existe-t-il ? Ou bien, n'est-il que chimère, projection et finalement (odieuse) croyance ? A défaut d'une Foi véritable en Lui.

Une hypothèse :

Mon Invisible - immatériel, subtil, évanescent -, lui, se déduit... Par symétrie avec le Visible - matériel, préhensible, persistant -, il s'inscrit dans une logique d'équilibrage de la réalité, prise dans sa globalité ; ainsi que dans la nécessité d'un magnétisme réciproque / d'une contrainte mutuelle entre les deux pôles, ainsi définis, de celle-ci.

Ainsi peut-on pressentir l'Invisible au coeur même du Visible - en tant que l'Invisible est une source d'attraction toute puissante, initialisant la complexification des formes animées et sensibles de la matrice visible.

Ainsi l'Invisible peut-il "se réceptionner" : c'est-à-dire "surgir" - en termes d'information (vibratoire et/ou mathématique) - du dedans du Visible, le plus profond et pénétré ; à savoir, selon le principe d'une synchronie de phases au sein de la réceptivité charnelle (cellulaire / neuronale) primordiale.

Inversement, en va-t-il très certainement de même pour l'imprégnation du Visible (atomique) au sein de l'Invisible (informationnel) - selon des modalités spéculatives qui restent cependant ici encore à envisager. Cela, dans la seule perspective, cosmique, évolutive, de l'avènement d'un état d'équilibre (pourquoi pas "expérientiel") joignant les deux, au milieu. Pour un nouveau type de stabilité - sorte de mélange énergétique résultant de l'enaction entre les deux "sous-Physiques" originellement impliquées.

Comment procèdent les triades non-duelles, activant la relation Etoile ?

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Triades relationnelles "Etoiles".
Etoile = Réseau / Les arbres qui constituent le réseau.
Francisco Varela : article "Ni un, ni deux" (1976).
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La relation entre les agents (n) - pris eux-mêmes dans l'énaction généralisée - donne la mesure de l'identité virtuelle (n+1), inédite, qu'ils forment à eux tous. Identité nouvelle (n+1) prise comme "interface virtuelle", interagissant de façon intégrée avec son environnement (également n+1).

En cela réside la vacuité de nos incarnations - leur sans-fondement. En effet, rien de consistant ne réside nulle part. Tout ne tient que par le truchement de l'émergence dynamique de l'instant vivant. Tout ne procède que dans l'inter-agentivité / inter-personnalité / inter-subjectivité des présences en question. Tout se joue dans l'entre-deux, interstitiel, synchrone... et, par conséquent, "aimant".

Tel un château de cartes, tout ne tient que par l'agencement d'ensemble - chacun bien à sa place. Et, en chacun, tout ne grandit que dans l'appel d'une dimension plus grande et plus accomplie. Ainsi, le désir de l'Autre/Invisible est-il bien la preuve de l'existence de celui-ci, alors même que le Visible ne le soupçonne qu'en creux, au sein de ses propres émergences vitales et spirituelles, spontanées.

En définitive, en tant qu'altérité première, l'Invisible est ce royaume connexe au nôtre, dont les créatures terrestres (que nous sommes) incarnent le meilleur ou le pire. Le meilleur, dès lors qu'elles entrent dans la connaissance de ses lois et dans l'éthique de son équilibre ; le pire, dès lors qu'elles végètent dans l'ignorance de son existence ou dans le fantasme de ses manifestations.

Taìjítú.

Le TAO que forment le Visible et l'Invisible :

Toujours dans le même sens, la vision la plus intégrative que je connaisse est celle du TAO.

Le minéral, le végétal et l'animal sont le Yin récepteur (l'ombre) ; ils appartiennent à l'hémisphère "visible". LUI, les Séraphins et les Anges sont le Yang créateur (la lumière) ; ils émanent d'une perfection à proprement parler "invisible".

Nous - l'Humain - sommes le fruit visible de l'évolution animale, de ce côté-ci de la Création. De l'autre côté, au fil des incarnations, il se peut aussi que "nos Soi" se transforment et se re-combinent... afin, toujours, en voie du milieu, d'unifier les deux faces initiales d'une même réalité - ainsi synthétisée, totalisée, vers le plus Haut.

Le chandelier à 7 branches.
"Dialogues avec l'Ange" - Gitta Mallasz. (1943-44)
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L'Invisible créateur hante et élève donc imperceptiblement le Visible - à la manière de notre esprit, inscrit dans notre corps et acteur de son métabolisme (santé et évolution) - et, inversement, le Visible récepteur accueille et accompagne l'Invisible - à la manière de notre corps, formé par notre esprit et habité à la mesure de ses tendances (discipline ou déviation).

Au milieu, un fossé d'explicitation propice à ne jamais être comblé - si ce n'est par la synchronisation progressive du corps et de l'esprit, à des fins de "présence réelle".

Mon esprit appartient donc déjà à cette part d'Invisible, instaurant un dialogue constant et contraignant avec son complément visible : en l'occurence, le corps. Au milieu : la chair - le corps vivant et vécu ! La naissance du sentiment de soi et de ses éprouvés ; ainsi que, plus avant, les prémices d'un état énergétique futur dit de résurrection ? Le propre de l'Homme.

Anika Mi - 19 déc. 23.