Au jour le jour #3 #temps #synchronie
Les 7 réalités, selon l'Arbre.
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En terme de souffrance, le plus « indolore » ?
Au sens où, en soi, il n’y a qu’à « faire passer »… Se laisser glisser, absorber, dévaler !
Se livrer, s’abandonner : et, surtout, ne rien faire !
Je n’en suis pas si certaine ; mais je comprends que la synchronisation que j’opère alors rend mon effort gratuit et ma trajectoire transparente.
On ne devient que dans « ce qui est » - déjà actif et constitué.
On ne prend corps que dans ce qui, déjà, nous soutient et nous dynamise – sans intention ou direction autre que l’accord.
Et cela va plus vite ; cela accélère !
Dangereusement, on flotte désormais dans le flux – sans trop le contrarier, ni même le caractériser.
On n’a pas le temps !
Juste la patience méticuleuse de l’épouser ; juste l’attention portée à ne pas déborder ou sombrer.
Et si cela s’arrête, on se sent brutalement tomber, lourdement chuter…
Sans plus de poussée interne, tel un soufflet-à-air, sur soi-même s’affaisser ; puis, tel un embryon inerte, alors se recroqueviller et se dessécher.
S’il n’y a pas d’ouverture, de croissance ou d’expansion, il y a forcément disparition.
Il nous faut maintenir la tension et, entre les pôles, s’évertuer à transiter.
Un travail qui s’articule autour de la définition des extrêmes et de la navigation en « voie du milieu ».
Car c’est elle qui participe du mouvement ! De la fluidité et de la vie !
Car, avec elle, nous pouvons imaginer une suite – une orientation ou une évolution !
Pour moi, ces contraintes peuvent-elles être le gage d’une sorte d’insensibilité ?
Oui, si, venant de ma part, ne surgit aucun conflit, antagonisme, résistance ou rébellion.
Oui, au sens où je me trouve alors, peut-être, un peu encline à me désengager, me déresponsabiliser ?
… Comme si je déléguais mon libre arbitre et ma décision à la seule vague qui m’emporte, là où je ne l’imagine même pas !
L’autre, l’environnement, me précède dans ma volition ; et je ne le contrarie pas.
Je n’interviens pas ; je n’interfère pas : je saisis juste sa force de propulsion et son désir de moi.
Car l’autre fait de même avec moi !
Il s’empare de ma physicalité et de ma cinétique pour arrêter ses projets – les envisager et les calibrer.
Je suis « sa norme », et me transforme en boussole ou en quadrant.
A deux, nous voguons et nous nous faufilons… dans l’espace indéfini de nos vacations.
Ainsi, ma générativité se mêle-t-elle à la tienne, selon un principe de co-effraction !
Tu me bloques et m’amputes ! Par conséquent, je saigne.
Tu m’empêches et me coupes ! Donc, je nécrose.
La manière dont je croîs se retrouve ainsi tordue et singulière ; suspecte et désespérée.
Et, souvent, on me regarde telle une épave à quai !
Mon coeur en serait désactivé…
Ma tête spiralerait dans le vide et mon ventre déjà grouillerait dans le cancer !
La santé impose de conserver vitesse et équilibre, rythme et balance. Je les formule à peine.
Mon corps, transparent, m’assure un minimum de bon fonctionnement.
Mon âme, équanime, cherche des solutions difficiles… dans des labyrinthes truffés d’impasses.
Les artères sont bouchées ; les passages sont encombrés ; des nœuds se forment – aux mille dimensions sévèrement intriquées.
Le karma est-il « cela » ? Mélange de lois contraignantes et d’improvisations folles ?
Il nous détermine dans nos impossibilités et nous embourbe dans nos chagrins.
Tout se fige… glacé, tétanisé !
Avec tact, comment remobiliser l’énergie première et relancer la mécanique dernière ?
Tout devrait pouvoir se mouvoir et circuler ! se joindre et se coupler.
L’attraction mutuelle pour moteur constant ; l’intuition réciproque comme baromètre mutant !
Nous devrions mieux nous pressentir, afin de nous accorder dans le meilleur tempo !
Réceptionner l’autre dans sa plus grande inspiration, c’est le faire simultanément grandir en soi-même et pour lui-même.
Recevoir l’autre à la fois tel qu’on le saisit physiquement et tel qu’on le capte vibratoirement, c’est favoriser « la relation » – au sens où, en soi, celle-ci peut doublement faire effraction.
Le canal pré-réfléchi ne s’embarrasse que de phénoménalité – de manière à ce qu’une spontanéité travaillée puisse y dire la vérité.
L’adhérence extrême à « ce qui est » en est le plus sûr garant.
Mais comment ? Alors même que, fortuitement, l’on s’endort en écrivant !?
Demeurer éveillé, alerte et réactif ! On ne sait jamais… ce qui s’en vient, dès demain.
Accepter le réel et « le réduire » à sa plus simple expression – sans commentaire, ni émotion.
Son socle concret nous rappelle à notre stricte incarnation ; son architecture abstraite nous révèle à « notre autre nature ».
Celle qui, depuis l’invisible, dans le fluide nous anime ; ou bien celle, impuissante, qui se contente en boucle de nous mimer ?
Celle en tous cas qui nous attire, telle une face d’excellence de nous-mêmes, motrice d’un avenir désirable !
Là, je me réactive : par seul attrait pour l’inconnu, absolu, et par soumission à ma propre démesure.
Quelque chose de plus haut, ou de plus profond, alors en moi apparaît et sourit…
J’accepte enfin de me re-synchroniser – depuis ce niveau d’élévation qui n’est toujours que moi-même.
… Qui entraîne mes cellules à tout rompre !… Qui aligne mon ego ; qui retourne mon mental !
Tout en moi s’offre – accueilli et protégé en droite ligne du Soi.
Tout, aussi, co-existe – temporisé et corrélé au sein même de mon environnement, redevenu fraternel et « co-naissant ».
Sentiment linéaire, sans conjonction. Privation relationnelle, sans émotion.
Est-on encore vivant ? Génère-t-on encore assez d’énergie pour tenir debout ?
Oui, mais sans vagues, ni joie. Oui… mais dans le statu quo d’un état sans éclat, ni désarroi.
On ne se pose pas : on se dégonfle littéralement in situ ! jusqu’à mollement s’avachir, sans véritablement de conscience, ni même du tout de ressenti.
On se trouve dur et poudreux, comme la surface d’une dalle de béton, jonchée de débris divers.
Blême et inerte, comme un masque grossier et terreux, recouvert de poussières blanches.
S’agit-il là de notre masque le plus mortuaire ?
Sur notre visage, dessinés à la craie, des sigles nous définissent en creux.
Ils stigmatisent notre immobilité secrète, ainsi que notre frigidité spirituelle.
Ils évident nos joues rêches et découvrent notre bouche édentée : les limites de notre impuissance sont ici marquées au fer blanc.
Par nous-mêmes, nous trouvons-nous torturés ? Grimés ? Mutilés ? Scarifiés ?
En tous cas, nous sommes « arrêtés » ! Et, face à la vie, faibles et démunis.
Ecartés du mystère cru et nu, ignorants, nous ne progressons plus.
Ecartelés, sans transe, ni agitation ou torpeur, passivement nous nous subissons.
Décentrés du coeur battant et pulsatile, liquides, nous ne rougissons plus.
Fermés à la création, osée mais heureuse, de nous-mêmes nous nous trouvons éjectés.
Rétractés de la riche et noire profondeur, discrètement, nous pleurons.
Désaxés de la vive et blanche lumière, en nous-mêmes nous dégoulinons.
Le rythme, en tant que tel, ne nous accroche plus au crénage de sa chaîne dorée : alors, vers l’arrière, inexorablement, nous basculons !
Alors, sans même nous reposer, simplement, sur place, nous nous désagrégeons…
Disparates, « nos éléments » ne tiennent ensemble que par la médiation de notre bas régime organique.
Nous subsistons – sans plus de lien avec « ce qui insiste » ; nous stagnons – sans plus de polarisation avec notre complémentaire.
Sans conviction, nous attendons qu’un évènement improbable vienne nous ranimer et nous définir.
De l’extérieur, la solution doit surgir !
C’est l’effondrement…
Alors que pour rassembler nos forces, nous n’avons qu’à nous récupérer nous-mêmes au puits originel de notre propre foyer.
… Afin de soulever notre cohérence de fond.
… Afin d’enflammer notre vitalité volcanique.
Afin de reprendre forme et sens, désir et fonctionnalité.
Nous ne sommes parfois que des cendres – dont les braises se réactivent mal.
Nous ne sommes parfois que des questions – auxquelles le paysage tout entier offre un espace de contemplation.
Aucun moyen de s’attarder à l’abri d’un recoin oublié de la matrice spatio-temporelle.
Aucun moyen de « se reposer »… sans suspension artificielle.
… sans sommeil profond – lui-même nous capturant dans l’analogie de l’état de veille.
Avec leurs improbables indices, de nuit, les rêves paradoxaux nous plombent…
Tandis que, de jour, coincées dans leur bocal d’images, les couches mentales se déchaînent !
L’activité psychique est constante ; le cinémascope, permanent.
Le tout « en colorama » jamais défraîchi !
Nos mémoires s’affolent – se libèrent et se recompilent ; et les sens produits en sont le plus souvent erratiques et indéchiffrables !
L’expression d’une morphogenèse de nos troubles, au carré !
L’impression d’un délire très partiellement assumé, et très peu conscientisé.
Quelle différence avec l’autre manière d’exister !?
… celle, légère et parfumée.
… celle, aérienne et pénétrée.
… celle pleinement incarnée !
Car le corps, quand il sait être « de sagesse », nous guide vers le Nord.
Dans l’immobilité, il nous ancre dans le plomb.
Dans le désir, il nous érige en monument.
Avec retenue, il nous impose « à notre place ».
Avec spontanéité, il nous saisit vers l’événement : l’autre se trouve « dedans ».
Le corps qui se souvient de son chemin – toujours parcouru « en voie du milieu ».
Le corps qui synthétise toutes ses évolutions en un seul éclat de présence.
La matière, en lui, s’accorde au fluide de la relation.
L’eau, en lui, permet la résonance des particules.
L’onde, en lui, annihile la distance avec « les autres corps » – que précédemment il fréquentait.
Un équilibre se conjugue, qui ne se fige pas ; une dynamique s’éternalise, qui ne se disperse pas.
Quelque chose de composite « tient ensemble ».
Quelque chose d’unique émerge, traduction d’une dimension supérieure.
La structure, à dire vrai, pourrait n’être qu’un phénomène éphémère et transitoire…
Mais, c’est à force de « se récapituler » qu’elle encode son ADN de survie et sédimente sa capacité d’auto-génération.
Quel ADN aurai-je transmis ? Celui de mon Ange semble se dissiper dans l’éther.
… à moins qu’il ne féconde tout un univers ?
… à moins qu’il n’insémine l’Homme lui-même, mu par sa singularité planétaire ?
A quel maillon constamment aura-t-il oeuvré ?
Pour quel ouvrage fiévreusement était-il destiné ?
Aura-t-il échoué ? Ou bien, aura-t-il su toucher… cette cible si lointaine du « sans péché » ?
… Afin de tracer une ligne et d’y entraîner ses descendants, à sa suite.
… Afin d’honorer à la fois une ascèse et un festin, sans autre but que de correspondre à sa mission.
Demeurer là – à côté de toi, qui n’es peut-être pas tout à fait dans cette disposition-là.
Ou bien… si ! Justement.
Ne pas chercher à accélérer le mouvement.
Sans cesse penser à escalader les courants ; et, brutalement, dégringoler les océans.
Mes espaces oniriques sont intenables !
On y respire à l’envers de la terre !
On y glisse dans l’a-synchronie factice et l’on s’y éboule dans des précipices aux arrêtes friables.
Mes valises sont toujours pleines de mémoires anciennes.
Les bus, les trains et les avions ne partent jamais à l’heure : chaque fois, mon coeur s’affole et palpite de certainement les manquer !
Le temps ici se raccourcit-il un peu ? Ou bien se détend-t-il beaucoup ?
Mes repères en tous cas n’y sont plus ; et l’angoisse me saisit !
Mes retards s’accumulent, dans l’infortune ! Mes précipitations se dissimulent, sans réussite aucune.
La notion même de « ces lieux », qui s’emboîtent, vrille en un puzzle éclaté : je les traverse et, tout à la fois, les déserte aussi.
Un vertige me saisit : demain m’attend-t-il vraiment, ainsi qu’il serait sans doute opportun de l’espérer ?
Tout entier, mon passé tient dans deux grosses malles : juste un bric-à-brac infertile et grossier !
Triste et indéfini, mon futur littéralement flotte – sans dates fixes pour le maîtriser.
Je n’ai pas d’identité ; encore moins d’altérité.
Un fantôme en moi bouge, sans que j’y sois ; et rien de ma créativité pleinement ne s’emploie…
Aucune couleur pour exprimer la vie ; ni émotion pour animer la frustration, la folie ou l’envie.
Aucune senteur, ni saveur, pour fusionner les dimensions…
La temporalité s’agite, sans relief autre que la trajectoire énigmatique parcourue.
Je l’ai déjà dit : j’y suis seule.
… Dans un enfer à savourer – des activités à télescoper, un labyrinthe à dévorer !
A quatre pattes, je rampe sur place, jusqu’au moins mécréants de mes hôtes.
Mais, à mesure que je me rapproche, leurs silhouettes s’estompent dans la noirceur de la brume.
Je n’ai plus de but… plus de direction, plus de signification.
Mes sens émoussés se demandent : qu’est-ce que fouler l’a-temporalité ?
Là où la matière se dérobe à ses propres formes et où l’information se brouille dans des tumultes facétieux.
Mes rêves alors se projettent « hors de moi » !
Ils dévalent les rigoles, le long de ruelles blanches et fleuries.
Quelques murs ocres et quelques portes bleues ; des chaises et des tables, sorties sur le pavé.
Aucun passant.
Plus loin : la mer… Un univers enfin cohérent !
Plus loin, une chance encore de te rencontrer ? toi qui, pourtant, toujours, en dehors de moi ricoches…
Le temps est trop lourd : il s’engonce dans la matière.
Les chairs sentent à peine ; elles épaississent sans plus de nerfs.
La vie tout juste subsiste !… dans la ouate d’un calme ensommeillé, d’un hiver paralysé.
La tête n’a plus de projet : « survivre » n’est même plus d’actualité !
Les rêves nocturnes, riches et confus, développent des espaces inexistants.
Déconstruit, nié, l’être en lui-même n’est plus… Tout l’envers de la joie !
… Le revers de l’inconscience – sans émotion, ni information ; une simple, discrète et muette, disparition.
Mes doigts crochetés lâchent la paroi rugueuse et accidentée.
La tension progressivement m’abandonne : je me dégaine.
Le poids de mon corps, devenu mou et inerte, m’attire vers le bas : un gouffre aux allures de gorge étrange.
… Je fonctionne à rebours de l’horloge !
Je me débobine – dans la détente d’une expiration profonde, dans la jouissance d’un repos serein.
Je renonce. Définitivement !… Me rétracte et m’apaise.
L’immobilité sans posture m’achève !
Avachie, je régresse ; sans constance dans l’effort, je deviens veule.
Je ressemble à un marais tiède, que la vase submerge.
Je me perds dans une brume grise, qu’aucune brise ne dissipe…
Se redresser !… S’animer, en pensant « créer » !
Rejoindre son plaisir ; ouvrir sa lumière…
S’emparer des jours et accélérer, sur des rythmes courts et incisifs !
S’illuminer parce que l’on est « droit » !
Se rendre présent par l’attention et engager son excellence, avec force et précision.
Pour réaliser quoi ?…
Une œuvre transitoire ? Un geste sans impact ? Un évènement évanescent ? Une mémoire sans chaleur ? Des lendemains esseulés ?
La gratuité. Une unique valeur…
La générosité. Un don gourmand.
… Afin de célébrer le temps qui, toujours, passe – de le densifier et de lui donner tout son sens, latent.
Que l’on y soit ou pas, l’aiguille court sur le cadran et la corde de la vie coulisse depuis la rive.
Quand on n’y sera plus, rien de nous ne survivra en dehors de notre exemple, et de quelques cailloux.
… Ces traces comme indices de notre parcours ; ces existences comme preuves de notre amour.
Le flux par nous s’est glissé puis, par-delà notre périmètre, dans le monde s’est répandu.
Je laisserai peu – en condensé. Je laisserai flou – par curiosité.
Ma quête en avant, farouche, se soldera par le désert de l’enfant…
Mais aussi par l’émergence d’une idéation géante, étendue à l’Invisible en mouvement.
La dureté des réalités nous rend le temps abstrait – au regard des douleurs, en nous, qui infiniment circulent et toxiquement s’attardent.
Mentalement, il nous faut « tenir », dans la lumière des serments.
… Toutes ces Fois – parfums de vérité, auxquels nos vies s’enroulent, et qui parfois s’écroulent.
… Tous ces Hors-temps – transcendances suspendues, auxquelles nos espoirs s’accrochent, mais aussi sur lesquelles ils s’écorchent.
Les secondes s’amollissent et les aiguilles suintent le sel du dégel.
Quelque chose de crucial, ici, se passe.
… Comme un ralentissement, qui nous rend plus présents et plus confiants.
… Comme une déformation, qui nous décolle de nos courantes obsessions.
Soudain, on s’observe flotter dans l’espace de cotonneuses perceptions.
Plus aucune brèche pour rattraper le réel, ou pour cadencer le concret.
Vit-on alors plus intensément ? Ou toujours plus virtuellement ?
Tout nous échappe ! : on ne sait plus quelle entité vraiment on est, ni de quel monde involontairement on participe.
Tout se meut – en morphoses colorées follement oniriques !… en trajectoires holographiques singulièrement disruptives !
On subit. Parfois, aussi, on s’extasie.
Ces phénomènes ne peuvent être les nôtres !… bien trop puissants, bien trop rares, bien trop beaux !
Le temps s’élargit ; l’émotion s’ouvre ; et, bientôt, nos poumons deviennent l’atmosphère, elle-même !
Alors les frontières se dissolvent et nos propres contours se confondent avec ceux des créatures autour.
Toutes les sentiences se mélangent – des plus pures aux plus graves –, sans qu’aucune réellement ne prévale.
Tel un tableau de maître, l’univers se recompose.
Afin de restituer l’essence des individualités, seules les profondes affections émergent du lot.
Des écumes karmiques en redéfinition : seraient-elles le signe d’une nouvelle vie qui déjà tressaille ?
… A l’origine de nos incarnations futures ?
Je dors profondément ; car je te sais « mort » – blanc et terne, pour l’éternité.
Sous ton épaisse couche de maquillage, tu ne dupes personne : le temps, en toi, durablement s’est immiscé – comme condensé.
Ce qui en toi se synchronise, c’est le « nous » que, dans ta chair, tu portes aussi vivement qu’un torrent !
Ce qui en toi s’accomplit, c’est le « nous » qui si langoureusement crie, mord et rit !
… Afin d’exalter un sentiment ultime de liberté et d’existentialité ! Mais aussi une expression terminale d’impuissance, d’absurde, de désarroi et de tristesse.
Les miroirs mutuellement ne s’accompagnent pas.
Chacun ne reflète que ce qu’il renferme à l’intérieur de lui : un éclat de conscience, d’amertume ou de joie !
Les solitudes sont de piètres exemples de conversations – confuses, hermétiques, introjectées, névrosées… inaudibles et sacrées.
Tout vivote sans harmonie majeure ! sans énergie brûlante et frissonnante.
Tout respire sans essoufflement limite ! sans goût de sang au palais.
En somme, tout se maintient… pour presque rien.
A bas bruit, le corps et l’esprit certes cohabitent, mais ne se couplent pas au sein d’une commune émergence, ivre et rayonnante.
Aucune chaleur ; aucun désir ; aucun élan. Juste de la douceur, de la tranquillité, voire de la passivité.
Sans vents, flux ou vagues, un calme plat qui, dans la durée, n’augure rien de bon : la menace persistante d’une stagnation, interne et environnante.
Pas véritablement gênante – ni douloureuse, ni challengeuse.
Mais triste et désoeuvrée, faible et somnolente, improductive et inutile.
Les temps sont angoissants ; dans ce climat, nos actes sont précieux et nos convictions maîtresses !
Il faut que nous nous bougions !
Cependant, comment s’engager sans rencontrer l’autre ? Tous les autres !…
Face à eux, comment alors soi-même résister sans de solides aptitudes à argumenter, fédérer, entraîner ; ou encore, à surmonter, défendre et bagarrer ?
Ce monde décidément n’est pas « le mien » ; je ne m’y synchronise pas !
Émotionnellement, je préfère m’éprouver dans des dispositions « aimantes » – là où cela ne l’est pas toujours tout à fait, pas toujours aussi fort qu’espéré.
Passer l’entièreté d’une vie « comme cela »… à côté de ses véritables choix !?
Subir, plutôt que décider ; souffrir, plutôt qu’exulter. Ne plus jamais sourire.
Ne pas s’épanouir… S’immobiliser et s’empâter.
L’envers du temps qui vivifie !
Sentir la lourdeur des rumeurs alentour, ainsi que l’incompréhensibilité des années de parcours.
Prendre peur !
Afin de « nous réaliser » et non pas seulement de subsister, voit-on bien tout ce que l’on devrait ?
Comment, en tout, bien considérer « la justesse » ?
Parfois, nos diverses perceptions ne nous jouent-elles pas de sombres tours ?
A qui se fier – si nous ne le pouvons pas même à nous-mêmes ?
Vers qui s’épancher – si la confiance en un aveu pénétrant du réel nulle part ne se révèle ?
La vérité phénoménale existe-t-elle ? Le blanc est impur et le noir rougeoyant !
Les pondérations des nombreuses polarités ne sont avant tout qu’humaines. Pas si extrêmes !
Les histoires, chaotiques et hybrides, sont le fruit de chemins brisés reconstitués ; d’erreurs donc, aux conséquences reconstructrices ; de pulsions vitales inégales, toujours contextualisées.
L’existence en elle-même ne veut pas mourir.
Chaque fois, joyeuse et entêtée, la dynamique solaire cherche à y revenir, parce qu’elle seule sait procurer de bonnes sensorialités.
Le corps connaît ce qui convient à l’être, et ce qui accomplit sa destinée ; nos racines organiques sont nos maîtres « à penser ».
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