Au jour le jour #7 #ontologie #divin

Les 7 réalités, selon l'Arbre.


Nous développerons ici une psychopoïesis épousant 7 principes de réalité – tour à tour éprouvés à la manière de « mondes » en perpétuelle bascule. Ceux-ci s'égraineront et s'incrémenteront au fil des jours et de la vie, polarisant des moments de sensibilité selon une cartographie relationnelle holistique : celle de « l'Arbre ».

L'Arbre : une arborescence spectrale, parcourant une palette phénoménologique des plus amples et contrastées. Qu'est-ce que l'Enfer ? Qu'est-ce que le Divin ? Entre les deux, qu'est-ce que l'animal, l'angélique ou l'humain ? Pour quelle évolution, quelle résolution ?

En superposition de cela, quels sont nos états – sensoriels et conscients ? Comment les retourner s'ils sont difficiles ? Comment les perpétuer s'ils sont sains ? La Vie nous travaille toujours dans le sens de la Lumière…

Ainsi, pour nous, l'Arbre en devient-il thérapeutique. Sur la base d'une introspection mimétique avec lui ou encore sur le principe d'un entrainement de l’esprit, sans fin, en effet, nous pouvons le revisiter ou l’actualiser dans ses correspondances avec notre psycho-affectivité.

Dans sa manière sans cesse de faire naître, émerger ou apparaître, l'Arbre s'assume en tant que pourfendeur de la peur, du blocage et de la division. Ainsi, par le fait même de son instabilité, généralisée et acceptée, l'Arbre vital et (ré)générateur peut-il même être source d'adaptation, de mieux-être et de pérennité !

Suivant une flèche temporelle ascendante – celle de l’évènement –, s’auto-organisent successivement les pas de la matière, de la vie, de la pensée et du sens. Une évolution, fruit du travail intestin d’une substance non-duelle : celle du manifesté (la Vie – l’Organique – l’Animal) se développant sous l’effet du latent (le Nouveau – l’Information – l’Ange). Entre les deux, une attraction, une co-définition et une émergence en voie du milieu : celle de l’Homme, parcourant une échelle vertueuse allant de la Chute à l’Ontologie, en passant graduellement par la Réparation, la Synchronie et l’Oméga – en tant que finalité globale, intégrale de tous les horizons.

Au fil de l’impermanence des jours, un équilibre dynamique incessant à conforter – à dompter et à enrichir.

#7 #ontologie
#5 #information
#6 #oméga
#4 #vie
#3 #temps
#2 #réparation
#1 #chute

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Le Divin, dans son ontologie a priori non directement préhensible, ne demeure lointain ou mystérieux qu'à ceux qui n'ont pas encore découvert, en eux-mêmes, la dimension de l'immanence, rayonnante - au regard de la Transcendance, surplombante. Se présenter à Lui, selon une réceptivité nue, est à même de mieux nous disposer à la circularité phénoménologique sans fond de nos incarnations. Afin d'en éprouver toute l'évidence et le sens, tout l'abandon et le vertige, tout l'enjeu et la mission. Afin de nous abreuver de grandeur et de beauté, d'immensité et d'immuabilité, de gratuité et de vacuité. L'espace-temps est petit, au regard de Lui. Lui - Dieu - qui n'existe pas réellement en tant que "personne", mais bien plutôt en tant que Principe Universel Relationnel de Vie ! Nous - sa maquette - sommes en contact avec Lui via notre capacité créatrice, à proprement parler "immanente". En dépit de notre conditionnement, nous fonctionnons "à son image".

13/12/23 (midi)
Ai-je réellement une relation avec l'Infini ?
Au regard d'un Dieu surplombant, ai-je une disposition à la prière, au tremblement, voire à la soumission ?
Mes prises de refuge sont responsables - totalement abandonnées, mais créatrices de relation et d'autonomie. Les deux principes de la Vie.
Je suis vivante ! J'appartiens à la Vie.
Néanmoins, je sens en moi ce que certains appellent "un plus grand".
Au sens où la Création dans sa totalité me dépasse complètement !
Au point que, discrètement, elle infuse sa part d'irréel dans mon existence.
En dehors de ma mesure, quel est donc ce "si géant" ?
Alors, humblement, je ferme les yeux et mon réflexe redevient celui de l'enfant.
... Qui, en lui-même, se réfugie comme dans le ventre de sa mère.
Dès qu'on en appelle au Père, on tombe en régression !
On ne peut cependant lâcher les rennes qu'à partir du moment où, préalablement, on a accompli sa tâche intégrale.
On ne peut cependant se reposer qu'à la fin de l'effort, consenti comme une adaptation permanente : un rééquilibrage des émotions.
On ne peut lâchement dormir, sans être pris en faute de négligence ou de paresse !
On ne peut veulement se dessaisir, sans encourir des conséquences désastreuses.
Laisser courir... Non ! S'engager et entrer dans la réceptivité, oui !
Cette attitude en passe par un moment de "vide", une fois la subjectivité nourrie au sein de sa propre redirection.
Une disponibilité silencieuse ; une présence attentive... pour un glissement dans le conscient de l'instant.
Une conscience non-duelle et équidistante de tout ! Intégrative de toutes les dimensions.
Une conscience osmotique, infiltrée via « l’évènement » depuis le Chaosmos – cette immensité blanche et surplombante…
Omnisciente, omnipotente, omniprésente.
Au coeur du plus humble : nous.
Le Chaosmos n'est pas totalement extérieur ! Sa transcendance entre en résonance au sein même de notre immanence.
Il n'est pas totalement intérieur, non plus ! Car "Dieu" existe peut-être aussi sans nous.
Il peut nous rendre fragiles, au sein de notre existentialité meurtrie, endolorie, ignorante ou "en demande".
Il peut nous rendre fertiles, dans l'idée même d'une co-créativité entre Lui et nous.
Sachant que naître avec Lui n'est pas une affaire de « personne » ; mais bien plutôt une question de co-générativité entre une phénoménalité humaine, naturellement incarnée, et une ontologie divine, vécue en seconde personne !
Dans le "TU".
Dans le miroir entre l'invariant et le changeant ; entre le puissant et le vulnérable ; entre le jardinier et la pousse !
La splendeur d'un contenant se jauge à sa capacité, modeste, de faire croître en lui-même le plus petit et le plus inadéquat des éléments.
La noblesse d'un élément se révèle à son aptitude à prendre sa part à la logique collective, comme témoin et garant de l'intégrité du contenant.
Deux rôles qui, dans la finalité, s'épousent et se superposent.

14/12/23 (soir)
Lentement, se souvenir de toi.
Et appréhender les parcelles d’existence encore fraîches de ta présence.
Ne plus se soucier de la souffrance, ou même de la distance.
Satisfaire son désir immédiat de brillance et de vie ; ne plus sentir l’effort pour gravir le sommet.
Afin de ne pas trop se brûler les yeux, enfiler ses lunettes ; et contempler…
Je vois précisément ce que tu as respiré – dans le réel de ton expédition, dans la constellation de ta vision.
Tu t’élevais – avec toi, je me soulevais.
Ensemble où allions-nous ? Au pays spirituel des hallucinations ?
Chaque fois, où nous rendions-nous ? Dans le royaume sensuel des incarnations ?
Il me reste l’intégralité des jours et des nuits passés à tes côtés.
… A m’envoler et à m’enraciner.
Un sentiment de plein accomplissement avant l’heure ; immérité, je ne le soupçonnais pas.
Je n’avais pas encore vécu ; tu avais déjà tout vu, tout éprouvé, tout envisagé et tout enduré.
Ton regard sur moi, emprunt d’espace vibratoire et de tendresse infinie, me faisait sentir et comprendre ce qu’était « naitre ».
Les aéroports nous voyaient passer, remplis et légers, et les climats nous enveloppaient de leur soleil et de leur humidité.
La tête haute, tu agissais… à l’échelle de la communauté – sous le regard de l’humanité.
Ton amplitude recouvrait les destins d’un voile de compassion et, parfois, de chagrin.
Simplement, tu m’acceptais.
Sans aucunement à toi me mesurer, je te le rendais si mal.
Tu étais mon bouclier, mon assurance.
Souvent aussi impénétrable que l’atmosphère elle-même, naturellement tu protégeais.
Et tu aimais.
Je ne t’ai pas assisté au moment de partir.
Je ne t’ai pas réellement perçu vieillir, ni vu tomber ou t’évanouir…
Lorsque tu m’apparais, toujours tu souris… comme s’il s’agissait du plus haut sentiment.
Dieu n’existe pas ; mais son monde t’appartient.
Surplombant, sans agression, c’est maintenant qu’il t’invite à le rejoindre et à l’habiter.
Il t’accueille désormais comme il l’a fait pour le Christ lui-même ; tel que, de tout ton être, tu savais toi-même le désirer.
Dieu – que je prends pour inexistant – te comble de sa parentalité.
Choisi par Lui, tu assumes ton rôle auprès de nous.
Sans sourciller, tu exécutes ce que certainement il attend de toi. Désormais sans toi.
Car l’histoire n’a pas complètement retenu ton équanimité. Retourne-toi vite… de toi-même !
Pour leur parler plus puissamment qu’ils ne l’imaginent en vrai.
Pour qu’enfin il se soumettent !
J’enrage trop de la déformation que m’impose la société bienpensante et trop certaine d’elle-même !
Elle finira par mourir ; tandis que toi, tu illumineras ! – non par esprit de conquête glorieuse, mais bien par l’effet d’un rayonnement immanent.
… Dans nos mémoires amoureuses et amies.
Sans cliché, ni fléchissement.
Ton sourire les fera à eux-mêmes renaître, et se reconsidérer.
Tandis que Dieu, lui-même, te récompensera de ta si grande peine. Je le sais.

30/12/23 (nuit)
Tel un chemin de croix, tout un parcours pour n’arriver qu’à TOI.
Telle une descente aux flambeaux, toute une ivresse pour se positionner, là, devant TOI.
TOI, l’inconnu – que l’on imagine géant !
TOI, le juste – que l’on appréhende souvent.
La balance cosmique ne nous ratera pas !
Au pays des Lois Universelles, elle œuvre à la manière d’un couperet faisant foi.
Peut-être aussi nous élève-t-elle, sans autre but que de nous honorer dans notre humanité ?
Humble condition, formidable évolution !
Potentiel redoutable, transformation de feu !
L’Homme, devant TOI, gagne a être connu pour sa vaillance à défendre son axe.
Pour les plus valeureux, aucune négligence.
Pour les plus inspirés, aucune latence.
Seulement du cap ! Et de l’espérance !
TOI, le cadre, tu sembles « attendre »…
Immuable, il se peut que tu disposes d’un temps absolu et constant et que, par ton Fils, tu ambitionnes d’incarner ta voie dans le relatif et le fluctuant.
Quelque chose de fixe te caractérise, tandis que, dans l’opacité, tes créatures, elles, « se dirigent ».
Tout est à réinventer !
Fonctionner à l’aveugle est par conséquent la seule solution…
Dans l’ouverture radicale à ce qui arrive de plus spécieux.
Dans la surprise fondamentale à ce qui surgit de plus innovant.
Se faire surprendre par l’instant…
Se faire engloutir par toute la force du flux et, nonobstant, s’y retrouver bien vivant !
Constitués de matière et portés par l’onde, jusqu’à TOI inexorablement nous dérivons !
Sans le savoir, nous y sommes déjà !
Nous ne sommes responsables que de nous-mêmes, au sens où « notre part » ne se trouve liée à aucune autre de la Création.
Ce qui disparaîtra ne nous entraînera pas.
Qui suis-je pour dire cela ?
Celle qui, comme enfant, sagement reçoit.
Celle qui, comme adulte, librement « s’assoit »… sur un coussin de rêves, sur un océan de visions.
On est tous capables de cela !
Au coeur de nos orientations, il y a notre Soi « connaissant » ou encore notre Ange, envers nous-mêmes et le monde « compatissant ».
Les deux faces d’une même Sagesse.
A la pointe de notre définition, il y a cette excellence qui nous porte dans le mystère, chaque fois, de notre re-création.
Sans résistance, le dessous des cartes ici se dévoile et se développe.
Sans affolement, les principes-racines ici se disent et se manifestent.
Alors, le moteur de nos vies prend-t-il la forme d’une « action de grâce », au service du plus grand nombre.
Alors la dédicace de notre travail s’acharne-t-elle à éveiller les consciences et à vivifier TA PRÉSENCE.
TOI, de nous le plus démuni.

2/01/24 (fin de journée)
En ce soir silencieux, ma prière monte vers TOI.
En cette nuit sourde, ma requête s’exclame cent fois !
Et je ne trébuche sur aucun autre que TOI.
Je le veux entier et serein ; je l’espère vaillant et certain ; je l’aspire vivant et heureux !
Je le respire douloureux et soucieux.
Je le ressens sous emprise et à la limite du trauma.
Je le souffre, sur fond de délire et sans plus de garde fou.
Il fut jeune chien, joueur, joyeux… amoureux !
Désormais, il tempère son amertume et digère son incompréhension.
Pourquoi « cette galère » ?
Qu’elle ne se transforme en aucune définitive tragédie ! Je vous en supplie !
Qu’elle n’évolue en aucun drame mortel ! Je vous en conjure !
On n’agit et on ne guérit que pour soi-même.
Je le porte, comme on aime.
Je le transfigure ou l’agonise, selon des espoirs et des craintes qui ne reflètent que mes retournements intimes.
Mes angoisses sont les siennes.
Mes décharges psychiques se calent sur ses électrochocs somatiques.
Je le vois « roi ».
Je le rêve depuis son âme, et l’entends depuis sa demande envers TOI.
Il est là, prêt à recevoir ce qui le parachèvera « en grand ».
Il écoute TON COEUR s’exprimer auprès de lui.
Il l’éprouve même battre dans sa poitrine.
En son écume marine, il creuse un sillon de grâce.
En sa substance de feu, il accentue le cri animal.
Dans son antre, le fiel se nourrit des caprices physiologiques.
Dans son essence, la musique suspend sa création à peu de choses…
Tout se trouve à l’arrêt des émotions.
Tout ici s’achève sans raison.
Tout ici commence avec passion !
Si je croyais que l’amour peut guérir, je me marierais !
Si je savais que la clarté peut faire grandir, j’enfanterais !
Or, mon intuition reste muette et ma voix, seulement « noire ».
Sa pollution vient du manque de confiance en un jugement pour sûr incertain !
Son altération découle du temps de latence entre le pressentiment et l’apparition !
Je coule toute ma peur, et pleure mon impuissance à ne pouvoir accompagner ce qui, en fait, résiste peut-être à l’altérité.
J’ouvre mon ventre pour y enraciner sa force.
Trouver le sol et l’imprimer de signes à décoder.
Forer l’espace et le tapisser d’empreintes à identifier.
S’affairer à transcrire… l’information tout droit descendue de l’existence « extra-terrestre ».
L’Ange nous parle… et s’attarde : bientôt, il n’évoluera plus que pour nous dire « adieu ».

12/01/24 (matin)
Quelle humeur du jour ? Quelle météo extrême ?
Si, à ce point, je me sens « non-tempérée », c’est que sans ancrage réel mon pendule interne balance entre toutes ses polarités.
L’Arbre, en quelque sorte, me rend « fou » !
Si inspirés qu’ils paraissent, mes élans sont avant tout « retors » – tant par leur irrégularité que par leur entêtement.
J’aime manipuler et casser tout ce qui m’insatisfait.
J’éprouve le besoin de blesser et d’entailler, afin de faire gicler la sève vivante et sucrée.
Pourtant, l’univers entier s’attire !
Pourtant, visant les niveaux supérieurs, la création ne favorise que les synthèses et les contractions !
Avec détermination, il nous faut donc mutuellement « nous vouloir » – nous capter et nous identifier.
A l’image du Ciel et de la Terre ; à celle de Dieu et de l’Homme ; à celle de l’Ange et de la Vie.
Qui des deux est le plus avide ou désirant ?
Qui des deux vibre ou s’extasie le plus ?
Si le monde parvenait davantage à s’harmoniser, ses fruits correspondraient mieux aux nécessités de l’évolution.
Si, ensemble, intrinsèquement, nous nous révélions autrement plus « musicaux », nous résonnerions jusqu’aux confins de la matière.
… Et, de l’intérieur, nous la comprendrions et l’animerions.
Le magnétisme de nos horizons, confondus, nous baignerait dans l’évidence des flux…
Sans efforts, nous existerions !
Sans léviter, au plus haut, nous nous suspendrions.
Depuis notre nature fragile, en confiance, nous nous livrerions.
Serait-ce un état, sans contingences, plus adéquat à notre survie ?
Une éclosion dans l’humble ? Une surnature dans l’éternel ?
Non pas vraiment « une résurrection »… mais une manière d’incarnation plus utile et sereine ?
Le Christ est l’une d’entre elles.
Sa voie, pour nous, trace un possible dans l’incertain temporel.
Sa foi, en nous, annonce l’unité de l’Homme comme présage de l’universel.
Son désert habité est celui, avec toi, que je souhaite rejoindre.
Quelques brûlures qui soient, celle-ci me portera vers Lui et vers toi.
Les grains de sable se lèveront ; le vent, par rafales, toujours plus loin les balayera !
Contre toi, alors, je me protègerai.
Vivante plus que jamais ! Ardente, plus que par le passé.
Sans plus de chute, ni même de valeureux rebond.
Sans plus de doute, ni même de douloureux questionnement.
Et, pour nous, le temps bien volontiers s’arrêtera.
Telle une synchronicité cosmique, alors le rayon divin nous touchera et nous stabilisera.
Enfin, nous saurons en quoi, pour l’autre, nous vivons et oeuvrons.
Enfin, nous connaîtrons l’espace qu’à deux, ici, nous sommes venus découvrir et pénétrer.

27/01/24 (fin de journée)
La seule idée de Dieu me fait du mal.
Entrer dans « une conscience altérée » ne me correspond plus.
Je veux vivre… comme à l’ordinaire – simplement rassemblée en l’humaine que je suis.
Pourtant, dès que j’épouse la musique, je m’élève.
Pourtant, dès que je respire en symbiose, je dilate mes artères.
Et puis, comme lorsqu'on est amoureux, tout s’accélère !
Je rentre dans le royaume interdit : celui où rien n’est dit, mais où tout est compris.
L’espace de ma tête se dissout au profit de l’espace tout court.
Et le rythme soutient, toujours plus, la tension constante de cet effort vers l’Eternel.
Je prétends même pouvoir LE rejoindre ; mais quelle arrogance et, surtout, quelle feinte !
Quelle illusion basée sur l’ignorance – la naïveté ou le leurre !
Trop de confiance en soi-même donne lieu à trop de perception !
Et trop de perception éconduit au strict enfermement.
Se croire seul au monde…
Aller jusqu’à penser que « les autres » pourraient n’exister qu’au dedans d’un film mental spécialement et uniquement en lui-même généré !
Cela m’est arrivé.
L’outrance et la folie ne mènent qu’à l’isolement.
En approfondissant, pourtant, progressivement on réchauffe des zones de vie.
L’électrochoc de la présence alors nous fait re-considérer l’intensité du réel.
Dieu s’y trouve-t-il plus complètement ?
Il me semble, là, tordre ce que je cherche si péniblement à dompter : le plus difficile des exercices de foi citadine.
Ne plus tout à fait être authentique.
Coupé de la Nature, on ne sait plus ce dont on est, ni comment fonctionner.
On erre.
Le cerveau d’un côté, largué, et le corps de l’autre, abandonné.
Il n’y a plus d’amour pour nous synchroniser.
Le Dieu que l’on dit, se brise… à l'instar du miroir que l’on cogne.
On n’a plus d’identité. L’autre nous a quitté ; l’autre nous a berné.
Alors, on cavale… tels « des organismes-troncs » animés par leurs seuls réflexes.
On s’agite ; on renifle ; on s’éloigne et l’on maugrée.
Dieu ne nous regarde plus. Il a bien autre chose à faire !
Pourquoi tant de gâchis et de non-sens : a-t-on seulement été trop loin ? S’est-on trop directement projeté dans l’abîme ?
Cette gueule des démons, avide de gestes tendres et libérés, ne nous laissera en rien subsister.
Se plier, se contorsionner, se tendre et exulter – sans plus jamais à son prochain en référer.
Devenir, devant Dieu, simplement « un illuminé ».
Et lourdement s’effondrer.

14/02/24 (après-midi)
Aujourd’hui est un jour « saint ».
Il neige à plein… sur un désert serein.
Là où les deux horizons se rejoignent et échangent des brumes diffuses.
Les auras se pénètrent en couleurs « arc-en-ciel » et l’atmosphère rayonne d’un éclat étonnamment solaire.
Mais l’attente est longue depuis ce mystère…
Deux géants se rencontrent et s’étreignent par delà la terre.
Ce ne sont pas des Anges ; ni tout à fait des hommes, trop humains !
Les deux archétypes s’associent : l’un conférant son altitude et l’autre, sa vastitude.
La montagne, scintillante, ne défie jamais la mer obscure des grands fonds ; la mer, grave, offre toute sa résonance à la montagne de pure élévation.
Les deux sont des surpuissances, symboliques et sacrées.
Elles incarnent la totale polarisation de la Création.
Chacune développe sa qualité propre : la montagne allège la pression, tandis que la mer l’intensifie.
Sans oxygénation, la montagne rend l’homme ivre, aveugle et spirituel ; en apnée, la mer lui fait intérioriser le sommeil des baleines.
Tellurique ou liquide, l’attraction des éléments magnétise la créature qui s’y fond.
Atmosphérique ou océanique, le sentiment de grandeur supplante celui de lenteur, pourtant bien présent.
L’amplitude des paysages, aux immensités divines, nous fait progressivement connaître la transe.
Gravir sans s’arrêter, ou piquer encore plus profond.
Les bleus palissent ou, tout au contraire, s’assombrissent ; le jour triomphe, tandis que, de l’autre côté, la nuit emplit.
Rien n’est tempéré dans ces dimensions.
L’extrémité des possibilités mêmes de la Vie ici s’exprime en une mort mue en éternité.
Dépasser ses limites et rejoindre la réalité dissoute de l’univers premier.
L’origine divine, en son principe synchronique d’amour, nous immerge dans un bain supra-sensoriel.
On ne veut pas en revenir !
On diverge du vert planétaire et de sa biosphère – en voie moyenne.
Dangereusement, on se rapproche des pôles – à ne pas outre-passer !
Inconscients, on enfreint les terrains d’une certaine virginité.
Le risque, l’effraction, la dissidence ou même la marginalisation font de nous « des héros » radicaux !
Nous nous distinguons du commun des mortels.
Pour nous, les limites physiques n’existent pas : nous nous surpassons en exténuant notre régime habituel.
Parfaitement exaltés, ainsi perdons-nous notre humble humanité.
Trop forte, notre jouissance nous éconduit simplement à nous brûler…
Et à disparaître dans la substance éthérée.
Cet excès d’extase ne nous permettra pas de revenir parmi les véritables « saints ».

22/02/24 (matin)
Hier, vos cercueils ne contenaient que quelques os et, sous la pluie, je les ai vus remonter la rue.
Invisiblement, vous teniez-vous la main ?
Énergétiquement, étiez-vous présents ?
La foule bravait l’humidité et le vent ; l’assemblée – et ses représentants – fixaient l’écran.
Vous avanciez lentement… depuis si loin.
Comme une passerelle de poumon à poumon, car l’air que vous respiriez n’est plus le nôtre à présent.
Comme un trou de ver d’époque à époque, que nous avons tous emprunté et dont la force nous a tous marqués.
L’atmosphère, ultimement imbibée, l’était depuis l’âme d’une nation et le souffle d’un mot : Liberté…
Cette illusion parfois de penser ou de bouger ; cette réalité toujours de « se créer » !
L’idéal universel et commun de ceux qui apprennent : lisent et imaginent, s’engagent et voient.
De ceux qui, au nom de l’urgence, se rassemblent.
De ceux qui au spectre de l’innommable opposent l’arme d’un charisme humaniste.
De ceux qui croient en la vie !
De ceux qui vivent l’amour… jusqu’au bout !
… dans le don désintéressé, dans la tendresse inconditionnelle.
De ceux qui, sans rancoeur, s’offrent à plus grand.
De ceux qui ouvrent des voies de foi… en des lendemains humains.
Une seule bannière – par delà les nationalités, les origines et les appartenances multiples !
Il est des circonstances où l’insurmontable se dépasse, sans fabrication, par une relation spéciale…
Celle nous liant, sans le savoir, au transcendant par l’immanent.
Nous sommes. Fiers de pouvoir nous inventer poétiquement ; attachés à rêver symboliquement et, chaque fois, à le coucher sur le papier.
… Dans une confiance « progressiste » absolue : celle, évanescente, impalpable, touchant la fleur de nos existences meurtries.
Celle, éthérique, viscérale, en appelant aux dimensions les plus subtiles de nos destinées chagrin.
Désormais vous êtes officiellement unis… aux générations qui implacablement vous ont suivis.
A ces millions d’êtres qui vous sont redevables de leur présente « paix », autant que de leur avenir incertain.
Certains en ont conscience plus que d’autres : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? »… a-t-il maintes fois scandé.
Jusqu’où porterons-nous ce siècle ? Jusqu’où élèverons-nous « notre don » ? A quoi ancrerons-nous « nos raisons » ?
Il y a une vision : celle à hauteur d’incarnation naturelle, mais aussi spirituelle.
Dans la sublimation pure des intentions.
Dans la réalisation relative des décisions.
Dans le pragmatisme brut des situations.
Ce jour-là, il faisait soleil. Et, encore, tu aimais… et, toujours, tu écoutais… la nature originaire de ton coeur – ouvert, droit, libre et connecté.
Par delà les apparences et la douleur, la cruauté et la perte, la violence et l’horreur, « l’artiste » en toi, au sommet de lui-même, définitivement à nous se révélait.

4/03/24 (matin)
Il s’agit, ici, certainement d’une prière.
Face à l’irreprésentable, dans le silence, soi-même se taire, s’abstraire.
Se convaincre de s’éteindre… pour, au plus fondamental du rien, exister.
Laisser filer… les lignes flexibles et éphémères !
Laisser couler les mots les plus fragiles et subtiles.
A l’inverse d’une logorrhée primale, lourde ou même licencieuse.
Dans l’évanescence irisée, tout au contraire, savoir se faire doux, gracieux, léger !
Se laisser porter… juste par l’air.
Pas même une brise fraîche – qui, plus tard, pourrait se transformer en vent violent !
Pas même un souffle clair – qui, bientôt, pourrait se charger et nous bousculer !
Telle une feuille d’automne, aux teintes passées mordorées, sans l'appui du réel, simplement virevolter. Simplement planer.
Sans ancrage particulier, s’abandonner au seul état des choses – sans les apprécier, ni les juger.
Entrer en présence… corporellement, sans tout à fait conscientiser les circonstances.
Sentir le temps vibrer et le son s’extasier.
Se désarmer, sans s’impatienter.
Lentement, s’imprégner, se gorger, se rassasier de « ce qui est ».
Et l’accepter… pour ce que c’est !
Savourer toutes les qualités – s’imbiber de senteurs vivaces, goûter le sel piquant et s’immerger dans la marée acoustique.
Devenir le bigorneau ! Et raffoler des flux, perdus, d’un littoral déserté.
Devenir le goéland ! Et magnifier le chant, obsédant, des Anges solitaires.
Ne plus se perdre ; mais bien plutôt se rencontrer, dans la chaleur d’une orchidée.
… Ou dans le réchauffement d’un enfant.
… Plus jamais au firmament des voies lactées.
Vivre de beauté, de gravité : s’inspirer des regards les plus profonds, tendres ou courroucés.
Profiter d’instants, ouverts et brûlants, face à des paysages géants.
Y oublier jusqu’au moindre de ses repères, et s’enraciner tout entier dans l’univers.
Rester « humain ». Captivé et serein.
Afin de percevoir le plus sensible et incertain, sans jamais chuter, s’épancher juste au-dessus du ravin…
Et crier.
Sa peine de ne pas participer ; sa rage de ne pas ensemencer.
Sa peur de devoir « y » renoncer. A quoi ? Au « pourquoi »… de tout cela.
Soi-même s’étreindre, sans comprendre avec qui !
Face à soi-même s’agenouiller… et se dire, se pardonner. Et puis, peut-être, pleurer.
Le Très-Haut de tout cela se trouve radicalement absent.
Il n’a qu’une voix et prononce très bas : « Vas ! Expérimente pour moi ! Tu es mon soldat ! Mon avatar des forêts obscures et des marais fertiles ! ».
Vas !… Alors, comme toi, je me dirige vers tout ce qui n’est pas moi, mais me ressemble et m’assemble.

11/03/24 (nuit)
Comme un parfum de fin glorieuse ; comme un écho de chant spatialisé.
J’entends les voix qui, au loin, déjà s’estompent.
Assurément, nous quittons « le monde » ! pour un unique voyage – sans retour, doute ou remord.
Nous embrassons la brume blanche et épaisse, et pénétrons la dimension pure et étrange.
Tout est muet.
Le silence promet… une réponse à une énigme qui ne se pose plus, ou à un mystère qui devient transparent.
En disparaissant, tout s’éclaire.
En s’adoucissant, tout prend consistance… selon de nouvelles perceptions.
Essentiellement, nous demeurons « nos corps » – qui ne sont pas des Anges !
Sensoriellement, nous perçons le cristal de nos rêves et, à l’infini, nous l’écoutons tinter et vibrer.
Sans trop briller, nous nous fondons dans l’abstrait des manifestations.
… Dans la forme, initiatique, sans plus d’effet.
… A la source, chaosmique, sans plus d’atome.
La lumière, en ses corps de matière, existe-t-elle encore ? Ou l’enveloppement se fait-il plus subtil encore ?
Y est-il toujours question de justesse et de bonté ?
Là, depuis ce vaste et indicible horizon, quelle valeur prend l’incarnation ?
Là, dans le bain marin d’une vapeur dense et fraîche, quel poids pèsent nos vies ? Sommes-nous enfin accomplis ?
Ce lieu d’éveil nous fait-il pressentir le sens plein de la finalité ?
Ce lieu de sommeil nous fait-il deviner toute la beauté des phénoménalités ?
Nous imprime-t-il avec opacité, intransigeance ou sévérité ? Ou bien se dévoile-t-il tendre, cru et nu ?
Je ne sais ; j’y avance sans trop d’équivoque… sans trop de confiance aussi.
Je ne sais ; je n’y suis plus !
Ma personnalité, je ne la connais plus ! Mon « je » continue d’évoluer sans que je l’identifie.
Les autres – tous les autres ! – se font anormalement invisibles – pas même évanescents.
Sont-ils tout de même « présents » ?
Aucune perturbation ; aucun souffle, froissement ou frôlement !
Ai-je besoin d’eux ? Ont-ils besoin de moi ?
Plus de nécessité commune ? Plus d’attraction nourrissante ? Plus de « trois » émergent ?
La mécanique du monde se serait-elle subitement enrouée ? Ou comme allégée de sa charge d’exister ?
Plus de tâche, de devoir ou de souci ; plus de travail, de responsabilité ou d’anxiété.
Plus de rythme, de centre et de périphérie ; plus de cinétique, de concentration et de dilatation ; plus de geste, d’égo et de relation.
Est-ce possible ? L’écosystème connu n’est plus.
Le temps n’est plus – suspendu en de multiples simultanéités, figées, arrêtées : on n’expérimente plus rien comme, peut-être, on le voudrait.
En lui-même, Dieu étouffe ! attentiste et serein.
A Lui, nous nous ajustons… sans plus de chemin à découvrir, ni d’origine à convoquer.

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