Au jour le jour #2 #réparation #puits de lumière
Les 7 réalités, selon l'Arbre.
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Pour s’en convaincre, à des fins d’illumination ?
Là, on me reconnaît.
Mon véhicule s’affaisse, au lieu de progresser…
Que tu exprimes alors tout le contentement qu’il y a à être… dans la proximité de l’autre – amoureuse ou amie.
Et envisage de m’arrimer toute entière à l’amour…
Au-delà du simple sentiment, dans l’enfantement pur de "la relation".
Dans l’équivoque du non-renoncement, dans la vérité de nos yeux.
Plus chaud. Moins à l’étroit…
« Le mieux-être » vient d’une synchronisation de soi-même à son propre rythme.
Faible. Lent. Régulier, lancinant.
Mon régime n’est pas celui des athlètes ! Il végète.
Une huile, onctueuse et brillante, enduit mon coeur de tendresse et de lueur.
C’est Noël – sans ferveur.
C’est Noël – sans non plus trop de bonheur.
La musique est langoureuse : son sentiment aiguise le mien, en un sens de déroute et de doute.
Les notes appuient sur ma douleur de ne pas t’avoir… contre moi.
Réveille-moi !
La flamme palpite, s’étire, se tord et bientôt chancelle… au bord.
Mon âme doucement s’endort – sans effort.
La tonalité en demie-teinte est magique !
Elle envoute les rêves les plus enfouis ; elle nourrit les inconscients les plus meurtris.
On ne croit plus vraiment à demain ; le présent est incertain…
Devant nous, la trajectoire se tend – sans perspectives à venir, ni amertume à propos du passé.
On tourne sur soi, comme un chat.
On se frotte et on se caresse, comme pour s’assurer qu’on est bien là.
Et l’on regarde le ciel, pourtant si gris, si bas.
Aucune autre possibilité de s’identifier à une image différente de soi : on est prisonnier de ce que l’on est, là.
Pour nous, les nuages ne résonnent pas !
Pour nous, le soleil n’apparaît pas.
Pourtant, à l’intérieur, la braise crépite et le foyer s’invite… On ouvre « le feu » !
Non pas de ceux violents, sanglants et mortels ! Mais bien de ceux profonds, protégés et éternels.
Toute enflammée, je consume ma triste vie – sans incessamment penser à toi.
A l’autre bout de moi, tu affirmes aussi ton droit ; tu te déploies.
… Sans tout à fait m’oublier, moi.
L’écart de nos prières fait vriller nos deux karmas.
Ensemble, sans doute, ne s’accordent-ils guère ?
Le temps passe… et ma présence, de surcroît, se plie et se tasse, se condense et se ramasse.
… Jusqu’à parvenir au noyau de confiance – dans tous ses états !
Là, une lumière clignote à peine ; mais, là, avec abandon, une chaleur s’exprime.
Malgré le vide, l’atmosphère y est sereine.
Malgré la solitude, l’attente toujours s’y trouve en suspension – désireuse de lien, tout en subodorant son drôle de destin.
Retranchée, c’est toute entière qu’elle s’affaisse sur l’écrit – sans énergie !
Presqu’absente à l’autre, c’est néanmoins ouverte qu’elle se sensibilise de manière spirituelle.
Défiant le réel, ses pénétrations ne visent plus que l’au-delà d’un « juste toi » - sans savoir réellement s’il existe, ou pas.
A ma mesure, il ne me demande pas trop d’efforts.
Je n’ai qu’à toucher la terre pour que, déjà, elle se meuve ! charriant des miracles.
Je n’ai qu’à regarder le ciel pour que, déjà, il gronde ! annonçant les saisons.
Ancrée dans l’instable, je perçois l’inconcevable !
Le rayonnement intérieur, solaire, seul me tient.
Loin de m’assoupir, l’enveloppement de sa chaleur m’ouvre et m’énergétise !
Je me sens alors capable de tout ! comme si tu étais là, bien présent dans mes bras.
En patins, sur la glace qui fond, avec fougue alors simplement je m’élance et danse !
Je soutiens la cadence ! Laquelle, crescendo, s’accélère et balance !
Tu me saisis par les hanches et me fais pirouetter dans un rythme effréné. Je vole à tes côtés !
Le temps d’une seconde, nos regards se frôlent, puis se pénètrent.
Nos lames de fond se complètent.
Entre ombre et lumière, une connexion nous courbe et nous tord, dans une gestuelle contemporaine.
Tels des arcs, nous nous trouvons saisis et investis : nous répondons à ce qui violemment nous électrise !
En un clignement, nous nous accordons à l’axe de « nos corps » – lesquels se déploient et se suspendent à l’aplomb du vide.
Nos têtes sont creuses. Seules, nos physiologies savent…
Elles évanouissent les frontières du risque et repoussent les limites du danger.
Je me dépasse à tes côtés !
Ma synchronisation, musicale, me propulse dans une autre ère ! Celle des sphères.
Je tourbillonne, me condense et me désarticule.
Je glisse, me tends et te donne la force de me réceptionner, en accompagnant le mouvement.
Quelque chose alors advient qui ressemble à « un rien » ! Entre nous, un décollage serein.
L’accession à un nuage – une part du voyage.
Une envolée jusqu’à l’horizon – pour un autre naufrage…
Celui qui me conduit à te choisir et à t’aimer, toi.
Le rythme ne s’éteint pas ; la chaloupe ne se stabilise pas.
Quelque chose, en nous, à l’infini se déverse et bascule du côté définitif de la lune.
Tu m’endors sous le ciel diurne et m’embrasses, telle une petite fille dans sa pure jouvence.
Je lévite.
L’eau de surface, désormais totalement fondue, nous plonge jusque sous les océans – là où « ton monde » est adoré.
Je fais une planche sous-marine, me laissant ainsi diriger par ta seule guidance.
Tout au fond d’une faille immergée, un peuple océanique, primitif, nous attend… tels des dieux !
Je prends place sous l’arbre aux mille lucioles et bénis de notre amour celui qui nous reconnaît.
Ces lutins de mer s’affairent tous à nous servir, tandis qu’en moi « quelqu’un » prend chair.
Le Nouveau s’inspire dans le bleu.
L’humeur y est tendre ; l’atmosphère, avenante.
On s’enfonce dans la caresse immatérielle d’une voie tempérée.
Et l’on prolonge la sensation de détente en s’y rendant pleinement présent.
On apprécie son confort, à l’instar des félins.
Et l’on aime jouer avec la ouate de neige, comme Vénus avec sa colombe, face au miroir.
On est habités par la grâce – cette magie discrète et ordinaire.
Aux tonalités, ici, mordorées.
A la luminescence, ici, calfeutrée.
Quelque chose d’une quintessence brillante et savoureuse.
Une remontée subtile du goût qui échappe à toute fadeur.
Une intense évanescence de parfum, presque capiteux.
Une luminosité de la terre, riche, grasse et nourrie.
Véhiculant toute la complétude du mystère, ainsi que toute la promesse d’une longévité de la Vie…
A l’image du miel.
La lumière rayonne et se reflète dans le prisme coulant de l’onctueux nectar.
J’observe le dégradé de sa robe sucrée.
Je manipule la spatule dans l’optique d’affiner et d’éclaircir la texture, devenue un glacis fragile.
Il ne me viendrait pas à l’idée de l’ingérer !
Cette texture, changeante et veloutée, existe pour sa magie propre !
Elle sied aux abeilles.
Dans mon corps, tel un baume réparateur, elle glisserait de manière à colmater les brèches et à faciliter les transferts.
Dans mon corps, tel un antique métronome, alors elle installerait un régime de patience et de lenteur.
De ferveur, de labeur et de profondeur.
La reine de mon royaume serait la Vie elle-même – ma Foi.
Son optique multi-focalisée réverbèrerait le monde en moi… sous un angle bombé et renversé !
Les très vieux alcools ont cette qualité.
Ils décantent dans de vieux tonneaux abandonnés.
Parfaitement reposés dans leurs fûts, ils évoluent non dans la dégradation, mais bien dans le raffinement d’eux-mêmes.
Pour une dégustation et une appréciation, toute « humaines ».
La qualité colorée du « vieil or » indique le travail des heures sur la matière – moirée, irisée, métallisée.
Elle signe le caractère « supérieur » de l’incarnation, une fois que celle-ci se trouve par l’Ange « fin informée », « fin pénétrée ».
A l’ère, toujours vivante, de la stabilité ou de l’éternité.
Comment ? Par l’accord de tous les agents ! Des plus visibles aux plus invisibles. Des plus individuels et multiples aux plus collectifs et unitaires.
La communion de l’Univers est déjà pressentie dans l’organisation de la ruche – en Voie du milieu.
Comme si la gelée royale, divine par essence, s’avérait avant tout guérisseuse des maux de l’âme.
Je veux la vie, et son grondement toujours incertain. Je veux le coeur, et sa blessure ouverte pour demain.
De toutes mes forces, j’aspire au credo de « l’autre » – qui, je l’espère, toujours sera là.
J’écoute l’âme me raconter l’histoire de son manque : l’expérience, pour elle, sera si brève !
J’acquiesce au mouvement me conduisant à me lier à tout ce qui, par là, passe.
Catégoriquement, je refuse de suivre plus avant ma dérive, visant à déréaliser ou à artificialiser « la nature » qui m’est proche.
Lentement, je referme le chapitre d’une exploration devenue progressivement distante, parce que trop hiératique et désincarnée.
Le fluide est mauvais – une sorte de mercure.
Je ne veux plus savoir où je vais !
Mon désir, patiemment, est de ré-entrer dans la saine confusion !
… tout d’abord en bloquant – en décrochant, en disjonctant ! Brutalement, sauvagement !
… puis en me redéployant dans l’inconnu, plus riche et plus fécond, du soir récurrent.
Hier, je n’ai plus écrit ; ainsi me suis-je laissée « en friche »…
Ainsi le chaos porteur m’a-t-il jusqu’ici reconduite, afin de re-brasser et de désorienter ce qui peu à peu émergeait mais se raidissait, s’érigeait mais tétanisait.
Alors quelque chose en moi a craqué.
Au juste moment – avant que la crise ne décharge en foudroyante épilepsie !
Demeurer « en voie moyenne ».
Affectionner la peau en profondeur ; libérer l’émotion de son carcan réactionnel ; cajoler les sentiments dans leur chaleur.
Devenir pleinement « cellulaire » : autant onde que corpuscule !
Eprouver « ce vide » entre nos particules liées.
Et le remplir de présence chahutée, sans cesse reformulée.
Te retrouver : toi ! Mur d’éventualités ; brume d’équivoques.
Quel avenir t’est-il réservé ? La profondeur te sauvera-t-elle ? La vulnérabilité t’éclairera-t-elle ?
Son excès le plus fatal te taraude-t-il ? Jusqu’où t’éconduira-t-il ?
Dans son dernier cri, je vous supplie de l’épargner ! Et – juste avant – dans sa permanence, de le protéger.
Au coeur de « sa création », il doute ! Aux tréfonds de son appréhension, il campe !
Ses crampons sont féroces, mais son imaginaire est tendre. De « vous », que doit-il encore comprendre ?
Je vous prie afin que son épreuve ne dépasse pas « sa mesure ».
La douleur ne nous atteint que pour mieux au monde nous abandonner, et en lui résonner.
Son don à lui est total. Qu’attendez-vous de plus ? Si le pire devait arriver, personne n’y survivrait.
Aucune douceur, ni aucune lucidité ne pourraient « bien » nous accompagner…
Il vous faudrait tous nous endormir ! ou bien tous nous miraculer !
Tu m’adoucis l’endroit du coeur…
Tu m’inondes de tes pleurs : ta souffrance pénètre ma noirceur et attendrit mes rancoeurs.
Nous sommes, tous deux, ensemble dans la ferveur ; et il en faut pour surmonter ta douleur !
Quelque expression de l’amour que je te doive, tu la reçois : sur toi, je m’éveille.
Quelque impression de tendresse que tu me rendes, je la détecte : sur moi, tu t’endors.
Tes mots se perdent et ton souffle s’abaisse ; ton esprit se brouille et tes rêves t’agrippent !
… Sur toi, je veille.
Une chaleur humide me prend le corps, réceptif.
Une profonde émotion m’ouvre à la présence, attentive.
Ton étreinte au téléphone me régénère pour des siècles !
Mon sentiment s’embrase !
Sous ma peau, mes vaisseaux pulsent ; à sa surface, perle ma sueur…
En un mouvement purement virtuel, je t’enlace et, doucement, te dépose dans ton berceau de sommeil.
Je te veux libre et serein.
De toute ma puissance, je t’aspire… le regard fixe à l’horizon.
De toute ma résignation, je t’inspire… pour nos jours à venir, plus féconds.
Je me contente, sans toi, des heures qui passent.
Je ne compte plus les angoisses de ne pas être là, à tes côtés !
Je me projette toujours, avec toi, dans le désert !
Toi, sorti des ténèbres du mal ; toi, extirpé du tunnel, parfois, de la vie !
Toi, vaillant…
Avec moi, béatement ré-enraciné dans la terre sensitive des existentialités de fond.
Toi, vibrant…
Sans moi, miraculeusement ré-ancré dans le nuage bienheureux des sensations spirituelles.
J’accompagne cet état et, intimement, le répète pour moi seule.
Maladroitement, j’ose t’en parler : tu acquiesces, sans commenter.
En symbiose, nos regards scrutent la crête des dunes, balayées par un vent méchant !
… Et le temps aux rares gouttes de l’air ambiant soudain se suspend.
Face à nous, le volume atmosphérique nous rappelle l’océan.
Dans l’espace aride, à perte de vue, la Vie ne s’isole que pour rejoindre plus directement la source.
C’est bien planquée dans le sable qu’elle redoute l’écrasante et torride magistralité du ciel !
Les climats plus tempérés permettent au tiède et au médiocre de se développer.
Ici, tout est contrasté : la sécheresse appelle son plus radical opposé !
Alors, je visualise des fontaines jaillissantes de toi !
Alors, j’imagine les luxuriances de l’âme, définitivement détachée d’ici bas.
Tu m’entraînes… là-bas ! Et me chaînes à toi.
Je me laisse être dans cet émoi.
Ensemble, nous tremblons d’impuissance et ignorons tant de circonstances !
Autour de nous, les aigles majestueux veillent encore sur un royaume en sommeil – au coeur de nous-mêmes.
Ces garants de l’intégrité des êtres à leur naissance ne partagent rien de ce qu’ils connaissent de leur passage dans la mort.
Tout se doit de tomber juste ; c’est arithmétique.
Un homme chute ; un autre se relève… selon une transmission qui échappe à toute observation.
La cause et la mesure des incarnations relèvent de la stricte nécessité – abstraite en son essence.
L’exigence ici est tranchante et radicale.
Elle ne tolère que la sage acceptation de ceux qui, vaille que vaille, collectivement s’auto-génèrent.
Ensemble, nous le vivons, comme un commun destin : un processus à la fois solitaire et consubstantiel.
De ce côté-ci, nos gènes familiaux se recombinent : la matière vitale s’obstine, en de longues et sinueuses lignées.
De l’autre côté, nous nous mélangeons, par grappes ; et l’information « manquante » télescope la genèse des âmes en progrès.
L’âme alors endosse « sa charge » comme le dromadaire boit l’eau du désert.
Cette identité, précieuse, qualifiera sa vie et orientera ses choix.
Des pans entiers de possibilités s’écrouleront au profit d’un chemin, identifiable par certains.
Ainsi en est-il pour faire résonner l’accord de fond.
Ainsi en est-il pour faire se correspondre les destinées premières : celle du ciel et celle de la terre.
Au moment même de ma conception, une graine de chaleur et de lenteur a été semée dans mon jardin.
Au moment même de mon expulsion, l’aventure en est devenue absconse, redoutable et périlleuse !
Tant de champs défavorables ! Tant d’obstructions à l’affection et à l’action !
En moi, une seule lueur : celle d’un amour originel – une flamme plantée à la place de mon coeur !
Une illumination jusqu’à l’envol… Une abrasion jusqu’à la corrosion !
L’être entier dedans – aux niveaux extraordinaires.
Au loin, à distance de l’agressivité des embruns, dans l’espace péri-paternel, je grandissais… presque sereine.
Au loin, esquivant les coupures de glace, dans le giron intra-personnel, je m’épanouissais… au fil de l’expérientiel.
Des souffrances réelles, en ai-je jamais connu ?
Ma mère ne m’a pas plus atteinte que moi-même, à mon propre endroit – selon mon karma !
Ma mère ne m’a pas plus démontée que je n’ai moi-même été le chercher, dans l’intime de mon récit le plus obscur et le plus signifiant !
On n’est responsable que des lois que l’on se donne, à partir d’une unique guidance « solaire » – si l’on en a une.
Comment, autrement, juger de la maigre fortune dont on hérite ? Ou pas.
A l’aune de quoi, sinon, augurer de la vaine valeur que l’on a ? Ou pas.
D’un coup, il s’est craquelé puis, dans un grand fracas, s’est entièrement éboulé.
A la lampe torche, désormais, j’avance dans les goulots hantés qui demeurent.
C’est sordide… Lugubre et angoissant.
Dans un élan viscéral et direct, sans le moindre atermoiement, de toi tu m’éjectes.
J’ai essayé de me rapprocher… « trop près ! » – là où nullement je n’étais invitée.
Ainsi, peut-être, ai-je voulu connaître la vérité d’une situation que je ne soupçonne toujours pas assez finement ?… assez nettement ?
En moi, j’ai senti comme « craquer » mon coeur.
Non que ce fut une surprise, choquante, ni même une incompréhension, cuisante, mais bien un vertige nauséeux – déjà plus tôt redouté.
… Celui condensant toutes mes craintes, initiales – refoulées, remisées, grimées, étouffées !
Ma vie, ainsi, en deux se cisaille.
Le long de falaises abruptes, je me fracasse en même temps que les pierres par là échouées.
Ce puits, désormais percé à l’infini, par sa faille ne laisse plus passer la lumière !
Les flux énergétiques, présumés, du dessous du gouffre se révèlent être un leurre.
A flanc d’immensité verticale, les rayons solaires « ascendants » tristement se sont éteints.
… Percuté par le drame, le soutènement d’amour a brutalement, et sans doute définitivement, cédé !
Au sol, j’en parcours les braises… presque froides.
Ainsi, devant moi, mon paysage « le plus aimé » s’est-il inexplicablement dissout et substitué !
Pour moi, en découle peut-être « une liberté »… mais au milieu de ruines, sauvages et stériles.
Dans la discontinuité, à coup sûr, ma vie ici risque de s’achever. Certainement, je ne le veux pas…
Dans les entrailles de cette grotte spectaculaire, là où je suis, sur le rocher, alors, je rallume un brasier.
… Juste pour moi ; je n’y convie pas encore la Terre entière !
La solitude m’étreint de ses pics de glace et de ses crissements géants.
Je prends mon temps, et réhabitue mon corps souffrant.
Assise en tailleur, penchée sur ma feuille, j’écris.
Alternativement, j’observe la flamme mouvante ; elle réchauffe mon âme, aspirée par le néant.
… Une tentation : j’explore ici la limite de l’existence.
Si, par hasard, face à moi, je décidais de souffler le feu, avec lui, j’entraînerai la possibilité même de ma confiance.
Est-ce ainsi que je veux vivre ? Que je peux vivre ?
Est-ce ainsi que l’homme naît à sa conscience et à sa consistance ?
… Accepter la bonne distance. Et ne pas rompre avec l’héritage de mes espérances.
Colmater le risque de béance ; brouiller le spectre des incohérences.
Effacer la peur ? Non, la bercer… juste au-dessus du « vide », en présence !…
Aussi réel que l’aigreur et l’errance – sans pardon de circonstance.
Car, à cette heure, prise dans l’étau de la douleur et de la question, au gré des soins et des consultations, ta vie vrille et s’évanouit.
Ta bataille sanguinaire t’épuise et te désespère.
Pour toi-même, ton sursaut de compassion sait se rendre pénétrant et salutaire.
Au terme d’une épopée abyssale, dramatique, il te faut venir à bout du mal.
Pour toi, où se trouve la lumière guérisseuse ? capable de régénérer des tissus en charpie.
Que l’Ange te touche de son rayon, et ton destin se redressera à la manière d’un dragon !
Le feu de mes pensées éclaire l’obscurité de tes chimères.
Garder la tête froide ! l’esprit clair !
Urgentiser chaque décision, au plus vif et précis des risques encourus.
Dégager des lignes de force ; illuminer les matins féroces.
A coeur ouvert, en dépit des épines de chardons ou de roses, se frayer un chemin…
Sur la chaussée pluvieuse, sombre et glissante du lendemain, toujours avancer.
Se déclarer jusque dans la pénombre : y dire son cri – sa peine et son souci.
Vers l’arrière, sembler vaciller et tomber.
Mais non ! Ré-assurer son équilibre et continuer.
Progresser… au fil de paysages plus surréalistes que des peintures sous LSD.
Se cogner ! Se taper, s’écorcher !… Encore davantage intérioriser, incorporer et somatiser.
Que la chair exprime tout le danger de sa colère, de sa peur, de son amour ou de sa haine !
Que les communautés enfin se rassemblent afin, ensemble, d’explorer les mystères des temps initiatiques anciens.
… Et de mieux comprendre la subtilité de ceux tendres et nouveaux.
Le souffle de l’Homme, au milieu, accélère la vitesse de l’évolution cosmique et planétaire.
La souffrance, vive et flamboyante, est universelle.
Elle plonge l’existence de chacun au coeur des méandres du « pourquoi » et du « comment » de la Création.
Seul et démuni, froid et humide, tu trembles…
Que va-t-il se passer ; quel évènement va-t-il arriver ? Le futur, vers nous, droit se dirige ; dans sa logique, il n’épargnera rien, ni personne !
Debout, serons-nous assez fervents – vaillants, fermes et luminescents ?
Saurons-nous accueillir les jours, tels qu’ils se présenteront et s’animeront ? avec leur linceul de terreur, mais aussi de possible beauté.
C’est à nous de décider : notre pouvoir, c’est de transformer… la circonstance en opportunité.
Le regard sur la plaie, tu t’observes impuissant et dépassé, dans un mal-être jusqu’à la nausée.
« Le corps transparent », sur lui, te dit juste de t’arrêter.
Pourquoi tant se meurtrir, tant douter ? Tant faiblir jusqu’à défaillir ? Tant s’extraire jusqu’à sombrer ? Pourquoi, aussi, tant tenir à la vie ?
Cependant, encore, ici, je dis « merci », car nous ne sommes pas en guerre.
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