"L'Arbre relationnel" : vivre et aimer
Chapitre 37. [ pour lire le chapitre 36 >>> ]
Suite du chapitre précédent, ce texte approfondit peut-être plus clairement ce que défend "l'Arbre relationnel". Pour autant, se rend-il accessible ? Je le souhaite sincèrement.
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L’Arbre s’harmonise avec le plus grand nombre des sensibilités trans- ou a-spirituelles déclarées
… à partir du moment où, préalablement, l’on accepte la nécessaire existence de « l’invisible »
Cette impalpabilité de l’esprit, ce mystère qu’est la mort, cette indéfinissable inconnu – hors membrane
Le monde matériel se forme « sous membrane »
Ainsi la « poche humaine » que nous sommes pourrait-elle se réduire à un sac de molécules, une peau pleine
… produisant de la conscience et de l’inconscient
Mais comment ? Le fossé d’explicitation entre l’auto-organisation cellulaire et l’émergence d’un Self subjectif et connaissant demeure entier
On ne sait bien comment radicalement les appareiller : leur couplage tient du miracle attractif dynamique
Sans réel isomorphisme entre les individualités situées, on observe des récurrences anatomiques et fonctionnelles
… cependant que la Recherche ne trouve aucune colle, physique ou mécanique, les liant pour de bon
Complexité physiologique et perception sensitive ou faculté cognitive adviennent ensemble à la réalité
Ces deux phénoménalités s’épousent dans une même naissance à lui-même de l’être incarné
Cette danse entre le ciel immatériel et la terre organique est celle de « l’inscription corporelle de l’esprit »
Mais l’esprit peut-il se manifester indépendamment de son enregistrement dans la chair ? Telle est la question…
Ces deux règnes, qui existent afin de co-générer l’espace créateur de l’être vivant, peuvent-ils subsister séparément ?
… sans mourir et redevenir « poussière »
Poussière de vie psychique, poussière de cadavre raidi
Telle est la vision de l’Arbre…
Cette commune disparition, à la fois de l’invisible mental et du visible anatomique, n’engouffre pourtant pas tout dans le néant
L’entre-deux est ce qui persiste, en ce sens qu’il n’émerge que dans la relation qui le lie à l’environnement, accidentel ou régulier
Nous n’apparaissons à nous-mêmes, de corps et d’esprit, que parce que nous sommes structurellement couplés à l’altérité, aimée ou détestée
Cet attachement, jaillissant au coeur même de notre constitution, est ce qui nous rend pérennes dans l’instant
Cet amour, stabilisateur atemporel de notre vécu chaotique, développe en nous le sentiment d’une éternité native
… celle d’où l’on vient et à laquelle on retourne, tout en disparaissant ! complètement…
Aucun théisme dans tout cela : aucune « personne » démiurge, originelle d’un Tout initial, libre et autocréateur
Mais un process qui nous prend pour nous laisser un pas plus loin dans la connaissance devenue « expérience »
Est-ce cela la réincarnation ? Non
L’Arbre prétend qu’aucune unité de conscience ne migrera telle qu’elle à l’occasion d’une nouvelle conception
Mais l’Arbre affirme aussi que l’entre-deux relationnel nous ayant qualifié durant notre vie terrestre continue d’oeuvrer dans l’au-delà
L’âme est faite de cela
… de cette saisie karmique opérationnelle dans « aimer »
… de cette responsabilité tantrique active dans « adorer »
Nos aversions alors font tâches sur le drap immaculé de nos dissolutions dans l’autre
Elles salissent notre essence, entravent notre élévation
Encore que cela soit mal-dit – puisque nous n’y sommes plus, en tant que Selfs circonscrits
Dès lors que l’on s’aime, ce qui demeure de cette ascension n’est que le souffle de notre vénération réciproque
… venant alimenter le flux de tous les souffles connexes, sans plus de distance ou asynchronie
Nous ne sommes qu’un dans « aimer »
Ce principe dharmique est aussi ce qui nous fait perdurer dans le système samsarique conditionné
… afin de le transformer et, en lui, de s’éprouver et de se raffiner
Nous nous emportons à vie dans une œuvre conjointe : celle de « nous aimer »
Ce geste nous fait nous dissoudre dans l’amorisation universelle, agissante au sein du trafic sans fin des décès et des naissances
La roue tourne afin de décanter nos égos quand ils se retrouvent incarnés dans des contextes hostiles, ou mous
La souffrance de fond ne se justifie que pour s’en libérer au terme d’un travail qui fait de nous des explorateurs
Le bonheur profond se perd facilement, dilué dans les voiles de nos habitudes fabriquées, crispées et aveuglées




