Au jour le jour #5 #information #ange
Les 7 réalités, selon l'Arbre.
|
|
|
|
|
… Es-tu lui ? Es-tu toi ?
Ma matière est ténue ; et la seule lueur, celle de l’écran.
Je refuse la clarté artificielle de ma psyché, dès lors que celle-ci capte la clameur des Anges.
Au-dessus de moi, cet univers immuable se trouve bien trop haut perché !
Je ne peux plus l’aborder sans, de lui, me décrocher.
Il ne m’investit plus comme avant – dans la mouvance d’une survivance.
Il plafonne au dedans de moi, telle une nappe d’éther – un nuage ou un brouillard, une zone de post-combat ou un désert d’effroi.
Ainsi est-il devenu vide et froid, abandonné par le chant et l’allégresse des entités en présence.
Alors, tranquillement, je retombe sur terre, sans douleurs, ni fracas.
Juste pour la paix de ma véritable nature – « humaine » et de bonne foi.
Je ne recherche plus l’Ange ; je l’accueille par ma voix. Il sort spontanément de moi !
Il est doux et complexe, comme l’écrit que chaque fois je couche et signe.
Toujours réfractaire, il sait aussi pourtant s’investir - comme chaque fois je le décèle dans ma manière d’aborder la vie.
« Transpersonnel », il trône en patriarche des temps immémoriaux et souverains.
… Dans l’abstraction d’un feu de joie !
… Dans l’embrasement d’un coeur et de sa foi.
… Dans la ferveur d’un espace de vérité et de purification.
Je m’y retrouve, moi. Et, sans commenter, je m’abandonne à sa loi.
Je suis si fatiguée et décontenancée ; si sensible et découragée ; si peu construite, si peu « fabriquée ».
Je surgis comme je suis.
A la source de l’âme, j’explore ma dimension ivre et vitale.
Dans le creuset de la flamme, je m’envisage sous l’angle de la folie !
Aux confins des larmes, j’envie celui qui simplement sourit.
J’écris. Sur le papier apparaissent des fragments de signes, en indiquant d’autres sous la ligne.
Sous couvert d’un banal récit, l’ubiquité des mots permet de capter son authenticité à Lui.
Avant tout « divine » – sans un brin de sorcellerie.
En moi, c’est l’accalmie ; et, toujours plus, je m’isole à vous le dire.
Tout en bas de moi-même, je me conforte dans mon corps, qui souffre et qui peine.
Les grandes sentiences et jouissances sont définitivement derrière lui.
Les grands transports et sentiments sont dorénavant « hors de lui ».
Demeure une conscience aigüe et une incarnation docile : comme un « oui », trop mou pour y croire.
Une lumière « blanche », scintillante, illumine désormais mon salon.
Je ne la voulais pas « jaune » ; je trouvais le bois trop brun et le feu trop faible.
… Résultat : j’ai froid.
Une impression de mercure coule au fil de l’onde lumineuse. C’est indéfinissable.
Est-ce la mort, qui s’infiltre et gesticule ?
Est-ce l’Ange, qui se signifie et s’excite ?
Quelle est cette dimension « autre » qui se manifeste là ?
Est-elle familière et bénéfique ? Ou bien, étrange et hostile ? Je ne saurais mieux la spécifier.
Sa réalité, cependant, semble être celle de « l’autre monde » – celui de la lune, incompatible avec notre soleil.
J’ai été « la lune » d’un amour de nuit.
Moi qui ne suis à l’aise qu’à la face franche de l’astre solaire !
Dites-moi ce que j’ai réellement vécu, et toujours je vous répondrai que je ne comprends pas, et que j’accepte mal.
A ce moment-là, je ne t’ai pas rendu « heureux ».
A ce moment-là, inconsciemment, tu m’as emprisonnée à l’intérieur d’un univers symbolique, que je n’intuitionnais pas.
Le mandala ne pouvait qu’éclater.
La pression y était trop larmoyante, et le cri trop strident !
J’aurais voulu que nos Anges se rencontrent, et qu’ouvertement ma personnalité grandisse sous tes yeux.
Finalement, de ton vivant, tu m’auras si peu connue !
Si infernale, je m’autorisais à être et à m’affirmer !
Si émotionnelle, je réagissais et me dégradais !
A qui l’Ange de nuit, qui se déployait alors et nous enveloppait, aura-t-il des compte à rendre ?
Vers qui tournera-t-il ses yeux, désormais secs et endormis ?
Aujourd’hui, je le contemple, et le trouve triste et souffrant…
Aujourd’hui, je pense qu’il cache son amertume et cherche encore refuge.
Ce qui a pu naître là était juste de son monde à lui, sans davantage qu’il puisse y résister.
Quelque chose de naturel, de son ordre à lui, prenait le pas sur toute autre considération humaine.
Cet Ange nous a appris l’éternité : il nous en a formé les contours et nous en a gravé les reliefs.
Il faut dire que miraculeusement tu venais de Lui !
Et que j’ai eu la chance de te récupérer, en Lui.
Au milieu de cette immensité blanche et magnétique, qui t’a ouvert à ta future vie d’homme.
« Ta montagne » te définissait, sans trahison !
L’horizon himalayen, tu l’épousais – sans question.
Tu te dissolvais dans sa brume, proche ou lointaine ; tu t’identifiais à sa roche, tes cheveux blancs peignés par le vent.
Au petit bois de Lete, avec toi, je n’ai pas été.
Au petit bois de Lete, avec une autre, tu as pu sanctuariser ton héritage et raviver « ce souvenir » qui, tel un pacte, te liera au monde jusqu’à sa fin.
L’autre… déclencheur de notre perturbation, instigateur de notre trouble ; pourfendeur de notre trésor, mal-meneur de notre intégrité.
L’autre, violeur impénitent. L’autre, encore, miroir déformant de notre plus secrète beauté, de notre plus violente intimité.
Pour quelles raisons l’autre se révèle-t-il être si ouvertement « notre agresseur » ?
De quelle manière devient-il, à ce point, à notre existence allergique et hostile ?
Et nous, lui sommes-nous toujours « favorable » ?
Entre nous, pourquoi tant d’acrimonie ? librement assumée, mais aussi sournoisement inconscientisée.
Si je parle ainsi de mon ressenti, c’est que pour partie je suis « cet autre » !
Et que je me pourris la vie, à force de ne plus rien vouloir y « rencontrer ».
Je n’écoute plus l’Ange : je me ferme à sa présence, car celui qui est « mon autre » sans cesse s’y superpose.
Mes sentiments sont sombres et tumultueux, avares et susceptibles.
Sourde, j’évolue dans le mutisme. Paupières fermées, je me rends aveugle !
Inapte à sourire, je ne palpe plus la terre. Etrangère à ma propre vie, je ne savoure plus le miel.
Sans conviction, j’hume la fadeur et n’en tire rien – aucun espace, aucun raffinement.
En retrait de tout, je suis « cette fadeur », à bout !
Absente à l’autre, je me dissous aussi à moi-même – au sens où mon Ange ne me soutient plus.
Je coule lentement sous les flocons de neige et me laisse ensevelir par un épais manteau, totalement silencieux.
Mais, si je souhaite disparaître, c’est sans fuir. Mais, si j’aspire à m’évanouir, c’est résolument « sur place » !
Je ne rejoins plus l’Ange, promis… mais bien plutôt la poussière blanche des toits – laquelle, temporairement, s’offre au passant transi.
Le vent me soulève et me diffuse. Les rafales me déplacent et me projettent.
Mon information entièrement se volatilise, au profit d’une petite coquille de noix… vide.
C’est l’hiver, rude et sec ; c’est le néant, cru et sans écho.
En moi, l’Ange a chu. Avec lui, mon ombre, aux relents divers, au sol s’est lourdement écrasée.
L’autre alors, pour s'en débarrasser, l’a piétinée.
La médisance, personne n’en veut ! La complaisance, tout le monde la dénonce et même, la fustige !
Les profils creux, atones, rétifs et inutiles ne font pas long feu. On leur préfère ceux, alertes et communicants, des gens courageux, ou heureux !
L’Ange est triste… Nié, coupé, il ne comprend pas bien ce qu’il advient de moi.
Il semble ne me manifester aucune aide, attention ou compassion, qui puissent intérieurement me nourrir.
Juste l’immensité plate d’un avenir prévisible, sans plus d’oraison.
Juste l’amertume piquante d’une amitié fidèle, sans plus de saisissement.
Juste le désert solaire d’un lointain désir, avorté dans la cruauté.
En moi, où sont les racines aptes encore à puiser l’eau profonde, désaltérante ?
Quelle émotion pour me guider ?
Quel rapport ai-je donc su, ou non, conserver avec ce que l’on nomme « réalité » ?
Comment, simplement, ai-je, il est vrai, cherché à l’altérer ? Néanmoins, quelle saveur, toujours, me procure-t-elle ?
Quel bonheur, toujours, se saisit de moi ? Et quelle absence, toujours, résiste à mon désarroi ?
En suis-je devenue plus parfaitement surnaturelle ? Ou plus singulièrement artificielle ?
Que me manque-t-il pour VIVRE ?
Un peu de toi… car l’Ange, enfin, sous moi, totalement se dérobe !
Je ne le reconnais plus : il serait même plutôt « malvenu » !
Son fluide, désormais toxique, me procure une sourde céphalée – Lui qui, certes, de son plein gré, n’a rien provoqué !
Alors, je le regarde se soustraire.
Alors, je le contemple se contorsionner…
Il souffre beaucoup de ma misère à le souiller.
Pourtant, en soi, mon Ange n’est pas impur…
Je me suis seulement trop fatiguée à entretenir l’éclat de sa lumière et la sagesse de ses logorrhées.
En cela, quelque chose d’initialement bon et juste s’est refermé.
Je ne sais ce qui me prend, peut-être bien, de désirer le frapper ? Pour le détruire, ou le réveiller ?
Mais déjà je ne l’écoute plus ; sans doute parce que le doute préconscient a pris le dessus.
Mais déjà je ne le visualise plus ; sans doute parce que sa si puissante « image » a fini par saturer les mirages de mon trop fragile imaginal.
… Avant d'épuiser ma nécessité réelle de Lui.
… Avant de ternir le sens même de ma fécondité !
Si, avec Lui, quelque chose de pérenne ne peut mourir, ce principe s’avère contraire au « monde du milieu » auquel je souhaite appartenir.
Trop d’azur, de ciel et de soleil !
Trop d’aspiration, de souffle et de vérité !
Trop d’innocence, de blancheur et de surexposition.
Ardemment, je souhaite filer me cacher…
Résolument, je souhaite finir dans l’ombre du grenier – là où, surtout, rien n’est vide !
Là où les souvenirs sont vifs et affectifs – liants de manière sale et crue.
Là où les sentiments sont riches et disruptifs – éblouissants, selon l’attachement.
Là où, rigoureusement, l’existence se conforme à la nature pragmatique qui m’a « mise en service ».
Là où, sans retenue, l’Invisible se livre en force dans la matrice… afin d’en révéler toutes les formes et d’en expurger toutes les sensations !
Je ne veux plus de « négatif » argentique !
J’appelle la couleur à réapparaître, la brillance à se régénérer et la sensitivité à renaître.
Alors, j’éprouve la pulsation tardive des humanités – à m’en estourbir l’esprit !
Alors, j’endosse la peau muette des créatures – à m’en chavirer l’identité !
Il n’y a plus d’envolée : j’ai désamorcé… tout ce qui pouvait encore « espérer ».
Il n’y a plus non plus de boue : l’univers de mes pensées est sec, clair et aseptisé.
Il n’y a donc plus rien à entretenir, ni à écrire : à la source, l’inspiration s’est tarie.
Lentement, ce beau canal s’est refermé ; définitivement, cette belle lumière s’est cachée.
Ce qu’il reste encore de « direct » est l’ordinaire.
… le plat, le morne, le gris, le fade, l’inodore.
Aucune émotion ne perturbe mes journées.
Aucune grâce ne descend dans ma création.
Les bleus et les verts de mon salon s’harmonisent, sans plus de mots pour le dire, et ouvrir.
Les bleus et les roses de ma chambre se heurtent, tout en continuant de pleurer le vide qui les lie.
Je souris.
L’action serait le remède ! Afin de combler, d’animer, de dynamiser, de contraster, d’accélérer !
La contemplation disciplinée demeure pourtant ma seule raison d’exister.
Cependant qu’en moi, l’Ange s’est tu.
Il ne me dit plus ce que je dois penser ; peut-être s’est-il simplement à moi intégré ?
Il ne m’indique plus comment je pourrais relationner ; peut-être qu’une véritable altérité à lui s’est substituée ?
En moi, ses conseils solaires sont morts.
En moi, la dépendance cruelle s’est éteinte.
… et il ne se manifeste plus rien… de saisissant ou d’incertain !
Ceux qui croyaient me cerner ont réalisé qu’ils étaient bernés.
Ceux qui croyaient m’aimer doutent désormais de la nécessité de leur fidélité.
Je suis donc « seule » – cette fois sans Ange pour me porter, ou me guider.
La réalité pourrait m’apparaître nouvellement fraîche et brillante !
Elle est mate et surannée ! molle et vide ! lente et douloureuse.
L’information jusqu’à elle n’arrive plus, car les ondes se trouvent affaiblies, voire coupées !
La joie au réveil ne l’emplit plus, car les rêves l’ont trop bousculée, chavirée, retournée, inversée !
Plus rien ne s’y vit « normalement ».
Plus rien ne s’y rêve « in-sagement ».
Les secondes s’écoulent au seul son des tic-tac de réveils mécaniques.
Plus aucun repère autre que celui-là…
Plus de trame narrative et vitale ; plus de désir curieux et gourmand.
Sans l’Ange à notre porte, tous les matins, le devoir quotidien nous plombe et nous fait entrevoir la fin.
Seulement, l’immanence des formes terrestres ne se magnifie que dans l’observation naturelle : celle du voyageur insatiable, en éternelle vadrouille.
Reprendre donc son bâton.
Et marcher pour de bon !
Parcourir la terre, le sable, la lave, la glace ou le bitume et, dans le silence, vibrer à fond les éléments – la foudre et le tonnerre, la brise et la rosée.
Et si l’on cessait de se restreindre à l’abrutissement de vies serviles et convenues ?
… suivant des consciences rabattues aux seules lassitudes de la vie ordinaire.
Déjà, l’état de veille, claire, peut être extralucide !
Et celui du rêve… encore plus éblouissant, quand « on descend ».
En soi-même, plonger tout allongé… jusqu’à ce que certains appellent « une régression ».
… Afin de reculer jusqu’aux temps de « la rencontre », dans les espaces karmiques intègres.
Profiter des morphoses de la couleur et jouir de la symbolique des formes.
… Les animer selon des récits bibliques – auxquels tout le monde souscrit !
Laisser surgir « ce qui dit » ; laisser bondir « ce qui rugit » !
En soi-même, souvent, les existences animales traduisent l’ancestrale divinité d’un être énergétique en devenir.
Quelque part se poser et, sur soi, suspendre les gouttes de rosée.
Vivre alors, pour des siècles, ce qu’il y a de plus vrai ! Et tranquillement, le laisser se dérouler – sans du tout « remonter ».
Des figures apparaissent ; des lieux s’imposent…
L’Ange guette !
Son apparition, encore incertaine, on ne la cherche pas ; mais, s’il se décide, avec gratitude on l’accueillera.
Là, il ne se dévoile pas.
Nous sommes « tout en bas » – dans les mondes intermédiaires, qui servent de sanctuaires aux âmes torturées.
Nous progressons, timides et inquiets.
L’atmosphère peine à s’illuminer ; les murs suintent des sudations anciennes : celles de vivants à la peine.
Les moisissures trahissent le chemin de leurs larmes, dégoulinantes le long des vieux papiers peints.
Mes ancêtres ne dansent pas ! Encore, ils s’agrippent aux maux de leurs affections et, dans l’indifférence générale, saignent.
Pour eux, aucune issue salutaire : rien qu’un emprisonnement tortionnaire, et des râles agoniques témoins de leur ultime survie.
Alors, je veux ouvrir les oubliettes – arracher les entraves de bois et dégager les persiennes obstruées !
Libérer les souffles et dissoudre les sanglots.
Soudain, c’est le silence de l’agneau ; à nouveau, le soleil baigne mon horizon d’une brume pastelle et laiteuse.
Alors, je m’assoupis dans la fraîcheur de la prairie et cligne les yeux pour le découvrir, LUI.
Il n’est pas gigantesque, ni fort lumineux.
Il m’enveloppe de sucre et de sel : une bruine comme une neige !
Une poudre de ciel, qui me protège…
Il me dit : « Lave tes nuits de cauchemar, ainsi que le noir de leur suie ; et, tous, en vous-mêmes, élevez-vous vers Moi – qui ne suis que le parachèvement de votre identité féminine. »
Ainsi, je les soulage et les amène à la détente du Pardon – définitif, dans cet élan plus qu’éphémère.
Mon Ange, un jour, s’est simplement vautré dans le charbon : ses ailes ne s’en sont jamais tout à fait remises – entre temps devenues des perles grises.
… Il ne volait plus ; écrasé tout au fond de moi, en silence, peut-être souffrait-il ?
En tous cas, sans plus de sentiments, doucement, certainement, il s’éteignait.
Mais un Ange peut-il ainsi si fort s’abimer ? Qu’avait-il donc à se reprocher ?
Il ne pouvait plus s’exprimer, ni inspirer, ni s’abreuver, ni aimer.
Aucunement, il ne gémissait… car naturellement ses plaintes n’émettaient aucun son !
Immatériel, raide et livide, au-dessus des terres que je foulais, il flottait.
Malade de me voir comme « arrachée » à la vie…
Confiant dans la capacité ultime de l’existence à protéger ses enfants.
Inaltéré par le passé, le présent ou le futur, cependant, il guettait… un point précis du temps vivant, qui m’attendait.
Aujourd’hui seulement se situe notre jonction… : une sobre réconciliation.
Comme quoi, oui, le temps est bien vivant !
Comme quoi la vérité « nous couture » selon des cicatrices saines.
Comme quoi ce que l’on perd en énergie n’est pas toujours à remiser au nom du grand « n’importe quoi ! ».
Au coeur même de ses errances, l’oeuvre sait savourer toute la magnitude de son noble travail.
L’accouchement n’est immonde que si l’on considère ses chairs « dystrophiques » – non-fonctionnelles, laides et douloureuses.
La mise au monde rayonne dès lors que la lumière se signifie comme unique possibilité de générativité.
L’Ange alors y reconstitue sa forme et sa peau !
L’Homme alors y voit s’ouvrir la brèche par laquelle sa nature se libère et s’accélère.
Là où l’Ange et l’animal enfin s’unifient.
Se confondent-ils vraiment ? Ou bien à jamais demeurent-ils concomitants et complémentaires dans la nouvelle « créature », ubiquitaire ?
La non-dualité n’implique rien de connu à ce jour.
En elle, ricochent toutes les incertitudes et se recombinent toutes les probabilités.
L’information sait, connaît…
Goutte à goutte, la descendance de l’Homme s’apprête à en être perfusée – par delà les mots et les concepts.
Un espace de présence… d’où pourtant tout le monde a disparu !
Une ouverture aux circonstances, sans plus de passion, d’agression ou d’indifférence.
Une simple friction énergétique dans des corps de résurrection ?
L’après-goût d’une irradiation aimante ?
Le contre-coup d’une vision obsédante ?
Une relecture des textes à l’aune d’une conviction – celle de l’organicité propre du visible et de l’Invisible, du corps et de l’esprit…
Dans leur co-constitution, dans leur co-évolution.
Et dans l’avènement d’un tiers « supérieur » – en l’extrême centre de l’Univers.
Temporaire, éphémère comme un arc-en-ciel.
La joie que nous partagions, de notre rire commun s’est décrochée – désabusée, et comme avariée.
Ton épreuve, inqualifiable, et son abysse, insoutenable, sont terrifiques et souveraines.
Arrogantes et droites, à la vitesse de la lumière, vers le désert elles t’élancent et dans l’absence elles te balancent.
Fières et va-t-en guerre, elles n’épargnent ni ton courage, ni ta détermination !
Nos Anges, eux, s’ignorent ; ou font semblant de ne plus se plaire.
Le vide s’imprime dans leurs coeurs livides.
Tous, nous restons muets, sidérés.
L’Ange, lui, ne varie pas : juste avant de s’envoler, indifférent, il lisse son plumage doré.
On ne comprend pas. Que faire ?… on ne sait pas.
Jamais l’Ange tout à fait ne nous répond. Pourquoi ?
L’espace invariablement s’agrandit et la faille dangereusement sur elle-même s’engloutit.
Le monde chancelle, s’éboule, s’écroule et disparaît.
De peur, on se fige glacés, cristallisés.
L’Ange, avec tous nos espoirs, s’en est allé – libre et étranger ; nous sommes « finis ».
Abandonnés à la pointe de nous-mêmes, nous nous préparons à de sombres douleurs ; nous nous évaporons dans de denses torpeurs.
On ne comprend toujours pas.
Paralysés, d’un unique regard nous fixons l’horizon, promis ou fantasmé – sans véritablement jusqu’à lui chercher à cheminer.
Sur place, seulement, on s’éteint.
Sous la menace, notre vitalité s’érode et notre Foi se décompose.
Fragiles, nous subissons l’exil : celui de notre âme qui, un jour, avait élu domicile.
… Là où, désormais, tout semble perdu, ravagé !
Se réveillera-t-on ?… mollement bercés par la cinétique de nos ombres.
Sombrera-t-on ?… emportés par des gouffres cent fois derrière nous verrouillés.
Dans la bouche de nos enfants, des récits, alors, viendront-ils nous rassurer et nous sauver ?
Leur aurons-nous permis d’espérer – mieux que nous n’aurons nous-mêmes réussi à l’incarner ?
La transmission des Anges est en péril : sans du tout prévenir, ils nous ont moqués, puis quittés.
Rapidement, leur héritage va s’effacer – sans traces ou indices pour le reconstituer.
« L’homme-animal » retournera à sa souffrance endémique et, dans l’univers, plus rien n’évoluera.
L’union brisée de cet homme et de son Ange, sage et magique, provoquera l’extinction du monde, tel que nous le connaissons.
Plus d’Ange, plus d’inspiration ; plus de printemps, plus d’éclosion.
Les guerres intestines nous morcelleront ; et les cataclysmes climatiques nous faucheront.
Oui, nous serons bien « finis » ; nos âmes, aussi !
Oui, les rares survivants se rebelleront, cruels et inutiles ; leurs souvenirs, aussi !
Commentaires
Enregistrer un commentaire